Au troisième jour de la grève de huit jours des employés municipaux, le débrayage n’a pas vraiment trouvé l’écho escompté, a-ton constaté sur les lieux.
En effet, pendant que certains travailleurs des Assemblées populaires communales (APC) de la wilaya d’Alger étaient en grève pour exiger la satisfaction de leurs revendications, dans d’autres localités, les employés des APC ont travaillé le plus normalement du monde.
Lors d’une tournée effectuée hier au niveau des APC d’Alger-Centre, El Achour, Baba Hacen et Douéra (..), nous avons remarqué que la grève n’a pas eu un grand succès puisqu’une bonne partie des guichets étaient ouverts, à l’image de l’APC de Baba Hacen qui a connu un rush car les habitants relevant de cette commune se sont déplacés pour leurs documents administratifs.
Ce débrayage a pénalisé plutôt les citoyens qui avaient des problèmes urgents à régler. Sur place, un citoyen venu de Sebbala (Draria) nous dira qu’il s’est «absenté de son travail pour régler un problème de « papiers », vainement puisque les portes de l’APC étaient fermées».
» Pour déposer un quelconque dossier, il nous faut des papiers, pour faire les papiers, il faut les retirer de la mairie. Mais cette dernière nous a bloqué, nous avons dû chercher d’autres APC ouvertes», a-t-il poursuivi.
Cependant, en raison de l’absence de structure syndicale, plus de douze communes n’ont pas adhéré à cette grève.
De leur côté, les présidents d’APC de certaines communes ont «exercé de la pression et proféré des menaces» à l’encontre de leurs employés afin qu’ils ne débrayent pas, selon des employés.
Par ailleurs, au moment où nous avions constaté que la grève n’a pas connu un écho favorable en son deuxième jour, Mohamed Miraoui, membre de la coordination des APC de la wilaya d’Alger, relevant de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), nous a affirmé que «la grève a été suivie massivement. Le taux de participation se situe à 95%», ajoutant que «cette action se poursuivra, en attendant la réaction des autorités».
Il est à noter que le mot d’ordre de grève a été lancé par la coordination des APC de la wilaya d’Alger, affiliée à l’UGTA.
En outre, ce débrayage, dont l’objectif est la régularisation de la situation socioprofessionnelle des travailleurs communaux, a été entamé dimanche dernier et se poursuivra jusqu’à la fin du mois courant.
Notons que le service minimum se limite à l’enregistrement des décès et des naissances. Pour rappel, les employés municipaux demandent une revalorisation salariale. Ils exigent de bénéficier d’un salaire minimal de 40 000 DA, l’intégration des employés communaux à leurs postes respectifs pour les contractuels et les temporaires, avec effet rétroactif depuis 2008, la promulgation de la loi définissant la délégation de signature.
Les préposés aux guichets de l’état civil figurent aussi dans le cahier revendicatif. Il est demandé aussi la révision du statut particulier des travailleurs des communes, l’abrogation de son article 87 bis, des postes spécifiques ainsi que des primes de retraite de 30 mois au minimum, de transport et de panier.
Nouara Kribel