Accusés de faire la pluie et le beau temps dans le secteur, les distributeurs et grossistes des produits pharmaceutiques étaient en conclave hier à Alger, pour prendre une position commune, contre ce qu’ils appellent les mesures «coercitives» du Gouvernement.
Accusés de faire la pluie et le beau temps dans le secteur, les distributeurs et grossistes des produits pharmaceutiques étaient en conclave hier à Alger, pour prendre une position commune, contre ce qu’ils appellent les mesures «coercitives» du Gouvernement.
Dans le cas contraire, c’est tout le créneau qui peut disparaître. En effet, les distributeurs des produits pharmaceutiques se sont rebiffés contre la dernière décision du premier ministre Ahmed Ouyahia, qui les excluent de la distribution des produits fabriqués localement. Regroupés autour de l’Union nationale des opérateurs en pharmacie (Unop), les distributeurs ont organisé une réunion hier pour tenter d’adopter une position commune.
Une réunion de la dernière chance pour se constituer en lobby pour faire valoir leurs «droits», selon eux. Toutefois, c’est tout le créneau de distribution, naguère juteux, qui risque de disparaître. C’est pour ça que les grossistes contestent les déclarations des pouvoirs publics : «Ce ne sont pas nous grossistes qui font la pluie et le beau temps. Ce sont plutôt les fournisseurs et les importateurs qui agissent à leur guise.
Notre rôle qui de distribuer les produits, les acheminer jusqu’aux pharmacies, jusqu’aux consommateurs. La disponibilité des produits et les pénuries ne sont pas de note ressort», attestent-ils. Ils dénoncent également l’absence d’un programme, d’un listing exhaustif des produits délivrés.
«Il n’y a pas de programme pour les produits. Chaque importateur réagit à sa guise et importe les quantités qu’il veut, sans se référer à un programme national», et de renchérir, «c’est cela la tare qui sème l’anarchie dans le secteur des médicaments». Aussi, les grossistes affirmeront que ce sont des milliers d’emplois qui sont également menacés de disparaître, au cas où ces mesures «coercitives» soient établies. Mais, maintenant, les dés sont jetés et les grossistes/distributeurs sont dos au mur. En effet, les grandes boites ont d’ores et déjà inscrit les nouvelles mesures du Gouvernement.
Dans la cohorte de Saidal, les grands laboratoires internationaux comme Sanofi-Aventis, Pfizer, GSK ont également dépêché des spécialistes dans la distribution pour s’adapter aux nouvelles mesures. Côté officines, la nouvelle donne de distribution a fait des heureux, car les pharmaciens pourront désormais traiter directement avec les producteurs.
«Nous espérons des marges bénéficiaires plus conséquentes. Nous espérons également des remises et des promotions avec les laboratoires», dira un vendeur en pharmacie d’Oran.
Ouyahia met à l’index également les importateurs
A près les grossistes se sont les importateurs qui sont mis à l’index. Le gouvernement prépare en effet de nouvelles conditions pour l’importation de médicaments. Le nouveau cahier des charges pour l’importation de produits pharmaceutiques est en train d’être peaufiné au département de Ould Abbès, apprend-on.
En extrapolant, ce cahier de charges favorisera les producteurs pour l’accès au marché de l’importation des médicaments. Selon des chiffres non vérifiables, le marché de l’importation des médicaments est estimé à deux milliards de dollars par an.
C’est-à-dire que le gouvernement veut obliger, à travers ces nouvelles mesures, les importateurs à investir dans la production au risque de perdre le marché du médicament. Le premier ministre, Ahmed Ouyahia a instruit récemment son ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, de procéder à la refonte totale du dispositif réglementaire régissant le marché du médicament, en touchant tous les segments y compris l’importation, a-t-on appris.