Sarkozy a fait l’erreur fatale de combiner une niche où ces riches précisément paieront moins d’impôts et où les pauvres paieront un peu plus, en tout cas plus qu’il n’en faudrait.
Jusqu’à preuve du contraire aucun entrepreneur algérien n’a mis la clef sous le paillasson et jeté ses travailleurs à la rue parce que le fisc l’avait écrasé d’impôts.
Si l’on comparait nos investisseurs à leurs collègues français ou européens, les nôtres sur le plan des taxes peuvent se considérer comme des privilégiés.
Certes l’industriel français est énormément aidé par les pouvoirs publics surtout quand il crée des emplois. Et ces postes de travail qui sont devenus un enjeu politique majeur, la France, pour ne prendre que son exemple, est prête à toutes les concessions et à tous les sacrifices pour décongestionner le marché de l’emploi et le rendre plus fluide. l’accès aux crédits et aux banques, allégement des charges sociales, réduction du temps du travail, aide à l’ouverture des marchés étrangers, exemption pendant 2 ans de certaines taxes en plus d’une enveloppe substantielle sous forme de prime d’installation. Et comme l’Etat français ne fait pas de cadeau, il impose en retour des niches fiscales draconiennes où rien n’est oublié ou occulté. L’investisseur a l’impression d’être pris à la gorge. Il n’y a pas que lui, tout le monde passe à la trappe, les riches comme les pauvres. Et c’est précisément cette niche qui creusera en partie la perte de Sarkozy. Elu par un électorat de droite conservateur et bien pensant en plus de toutes les grosses fortunes du pays, Sarkozy a fait l’erreur fatale de combiner une niche où ces riches précisément paieront moins d’impôts sous prétexte qu’ils créent des emplois et où les pauvres paieront un peu plus, en tout cas plus qu’il n’en faudrait.
Les Français ont été scandalisés d’apprendre que la troisième fortune du pays, dont dispose Madame Bettencourt avait bénéficié d’une ristourne fiscale de 20 millions d’euros.
Ce n’était pourtant que l’arbre qui cachait la forêt et cette forêt annonçait un autre scandale, celui des enveloppes remises par la milliardaire au directeur de campagne de Sarkozy, Eric Woerth. Modifiée au fur et à mesure des scandales et des contestations, cette niche sera presque vidée de son contenu à la fin du quinquennat de Sarkozy. A l’évidence, François Hollande ne fait pas mieux puisqu’il demande, depuis Bercy, que les riches et les pauvres paient plus par solidarité nationale en temps de crise.
I.Z