Ils risquent de rester à la maison
Les enseignants menacent d’observer des grèves pendant les prochains examens officiels.
Encore une fois, le secteur de l’éducation s’embourbe dans des mouvements de protestation non-stop. Ces agitations périodiques depuis le début de l’année reflètent les conditions difficiles dans lesquelles vit ce secteur. Après les différentes grèves qui ont paralysé la majorité des établissements scolaires, tous paliers confondus, les différents corps de l’éducation mènent à nouveau une autre vague de protestation.
En effet, en cette Journée nationale du savoir coïncidant avec le 16 avril, une grève nationale de deux jours est observée par le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest-Elargi). Selon M. Messaoud Boudiba, chargé de la communication et de l’information au sein du Cnapest-Elargi «le taux de suivi a atteint 80% dans le palier secondaire, le premier jour, contre 20 à 30% dans l’enseignement moyen et entre 15 et 20% dans le palier primaire» tout en prévoyant que ce taux sera en hausse le deuxième jour. Le choix de cette date n’est pas fortuit.
«Le conseil national a opté pour cette Journée nationale du savoir pour attirer l’attention de toute la société que la famille de l’éducation vit dans des conditions très difficiles», a-t-il expliqué.
M.Boudiba ajoute que plusieurs enseignants grévistes dans certaines localités ont subi des pressions et des harcèlements par leur administration afin de casser leur mouvement de protestation. Demain, une journée de protestation sera observé par le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) pour la même cause: revendiquer leurs droits socioprofessionnels soulevés depuis longtemps. Il est à rappeler également que l’Union nationale des travailleurs de l’éducation et de la formation (Unpef) a déjà observé une journée de protestation la semaine dernière qui a connu un taux de suivi de 62%. Par ailleurs, des syndicats activant dans le secteur ont qualifié la dernière réunion tenue avec le ministère de l’Education nationale pour discuter les différentes propositions afin de réformer le secteur, d’événement folklorique.
Pour eux, tous les canaux du dialogue pour évoquer les sérieux problèmes sont encore fermés. C’est pourquoi ils exigent la réouverture des négociations, notamment autour du nouveau statut particulier des travailleurs de l’éducation qu’ils qualifient de «statut de la honte». Cette fois-ci, les travailleurs de l’éducation sont plus déterminés que jamais. Ils ont décidé de poursuivre leur mouvement de protestation jusqu’à ce qu’ils arrachent leurs droits. Ils menacent d’observer des protestations pendant les prochains examens officiels si la tutelle ne satisferait pas leurs revendications.
Leur plate-forme de revendications comprend la prise en charge, en urgence, de plusieurs dossiers, à savoir la prime du Sud et des régions enclavées pour les enseignants exerçant dans ces régions avec un effet rétroactif à partir de 2008, le logement, la médecine du travail ainsi que la promotion professionnelle qui est un droit sacré pour tous les travailleurs et la publication d’un décret régularisant les postes de travail, en particulier ceux de vacation et ceux qui vont disparaître dans quelques années, entre autres, l’enseignement technique.
Et comme à chaque fois, ce sont les élèves qui paient les pots cassés.