Les grandes marques lorgnent le marché algérien

Les grandes marques lorgnent le marché algérien

D’importants investissements à venir dans la réalisation de centres commerciaux

Le secteur de la vente au détail devrait enregistrer une augmentation au cours des deux prochaines années, en Algérie.

Ainsi, la tendance d’ouverture de grands centres commerciaux permettra à l’avenir d’attirer plus d’investisseurs étrangers, rapporte Oxford Business Group dans un récent article sur le commerce et la consommation en Algérie d’une manière générale.

En effet, le commerce à grande échelle a connu une croissance au cours des dernières années avec la construction de divers centres commerciaux. Néanmoins, le secteur de la vente au détail est toujours dominé par des magasins de plus petite taille, lit-t-on dans cet article. En outre, la part du marché informel représente près de 40 % de l’ensemble des échanges, un taux qui croît considérablement en dehors d’Alger.

Aujourd’hui, le marché ne semble pas être assez important pour soutenir de nombreux environnements de prestige à température contrôlée, compte tenu des coûts élevés. Toutefois, la culture du  » shopping  » laisse entrevoir de bonnes possibilités pour le secteur de la vente au détail de qualité à Alger.

Alors que le marché évolue et que l’économie se redresse, les individus prêtent progressivement de plus en plus attention aux marques.

 » Bien que le secteur de la vente au détail soit un domaine nouveau en Algérie, la population est exposée aux normes de vente étrangères, par le biais d’Internet, de la télévision et d’autres médias et s’attend, par conséquent, à des normes élevées « , a déclaré à OBG Alain Rolland, directeur général de la Société des centres commerciaux d’Algérie (SCCA).

Une sensibilisation croissante aux marques incitera les investisseurs à s’intéresser davantage à la création de nouveaux centres commerciaux. Ainsi, cette tendance visera à relier le secteur de la vente au détail aux infrastructures de divertissement et de loisirs.

Par exemple, dans certains nouveaux centres commerciaux, comme Alger Médina, les clients pourront s’adonner à la fois à des activités récréatives et entrer dans des boutiques de haut standing. Au cours des dernières années, nous avons assisté au développement d’un projet de centre commercial à grande échelle à Alger, et plusieurs autres centres devraient voir le jour dans d’autres régions du pays.

La construction du centre Bab-Ezzouar, situé dans un quartier du même nom, le nouveau quartier des affaires de la capitale, a débuté en juillet 2006. Le promoteur, la SCCA, inaugurera le centre d’une valeur de 58 millions d’euros durant le premier trimestre de 2010. Le centre offrira 31 000 mètres carrés d’espace de boutiques et de loisirs, dont un hypermarché de 7 000 mètres carrés et un cinéma.

L’espace de vente a été entièrement réservé à diverses boutiques de marques prestigieuses, dont Lacoste, Nike, Swatch et Mango. Outre ce vaste espace réservé au shopping, le centre offrira 20 000 mètres carrés de bureaux et un parking souterrain d’une capacité de 850 places. Plusieurs milliers de visiteurs sont attendus par jour.

Alors que la fréquentation est en augmentation dans certains centres, c’est l’accroissement du revenu personnel disponible et des niveaux des dépenses qui compte vraiment.

Selon la Banque mondiale, l’économie algérienne devrait croître d’environ 3,9 % en 2010, avant de progresser davantage en 2011, année au cours de laquelle le produit intérieur brut (PIB) devrait augmenter de 4 %, soit une hausse considérable par rapport aux 2,1 % prévus pour 2009.

Si cette augmentation se traduit par une hausse des salaires, une augmentation devrait alors à son tour être enregistrée dans le secteur de la vente au détail au cours des deux prochaines années, estime-t-on. Des mesures ont déjà été prises afin d’augmenter le pouvoir d’achat des consommateurs.

Par exemple, en décembre 2009, le gouvernement a annoncé avoir négocié un accord avec les syndicats de fonctionnaires afin d’accroître les salaires minimaux de 25 %, une décision qui devrait profiter à 300 000 salariés. La nouvelle échelle salariale devrait également avoir un impact plus grand sur l’économie et servira à la mise en place d’un système de sécurité sociale, de retraite et de chômage.

Ainsi, le consommateur jouira d’un pouvoir d’achat plus fort, et ce, au profit essentiellement du secteur de la vente de base. Bien qu’on ait prévu une augmentation au niveau des dépenses (selon les estimations du FMI, la consommation des ménages devrait croître de plus de 4 % au cours des trois prochaines années), de nouveaux investissements à grande échelle, surtout étrangers, tardent à se concrétiser dans le secteur de la vente au détail en raison de divers facteurs.

Les investisseurs étrangers font certes part d’un intérêt croissant, mais la prudence est également de mise. Citons entre autre, l’exemple de Carrefour qui s’est retiré du marché à cause de certains obstacles tels les droits de douane, des frais d’investissement élevés, et le problème du manque de foncier.

Pour l’heure, la tradition, l’accès, le niveau du revenu et le manque d’intérêt des investisseurs étrangers sont autant de facteurs qui ralentissent le taux de croissance des projets de centres commerciaux à grande échelle.

Néanmoins, les projets menés dernièrement dans la capitale indiquent que les tentatives visant à puiser dans le marché du luxe semblent prometteuses, conclut-on.

Samira Hamadi