Le communiqué pondu, samedi en fin de journée, par le ministère de l’Intérieur, ne semble pas convaincre les éléments de la garde communale, qui mènent une contestation depuis plusieurs jours pour exiger la satisfaction de leurs revendications.
Le département de Daho Ould Kablia a estimé que «la majorité des revendications des agents de la garde communale ont été satisfaites, à l’exception de préoccupations n’ayant pu trouver de solutions réglementaires».
Joint hier par téléphone, Hasnaoui Zidane, un des représentants des gardes communaux a qualifié le communiqué du ministère de l’Intérieur de non évènement. Pour lui, la réponse de la tutelle n’a rien «résolu au problème».
Hasnaoui Zidane et ses camarades interpellent le président Bouteflika sur lequel ils placent tous leurs espoirs, pour la résolution du conflit. Ils le tiennent pour arbitre entre eux et le ministère de l’Intérieur. Notre interlocuteur a estimé que le problème a dépassé le ministre de l’Intérieur, et qu’ils attendent la réaction du président de la République pour résoudre leurs problèmes.
Les représentants des gardes communaux refusent de mettre fin à leur contestation. Ils sont déterminés à maintenir la pression sur les pouvoirs publics, jusqu’à la satisfaction de leurs revendications qu’ils jugent «légitimes».
S’agissant des actions qu’ils comptent entreprendre à l’avenir, Hasnaoui Zidane a préféré que ses camarades bivouaquent toujours à Boufarik, avant de décider d’une date pour une nouvelle marche sur la Présidence de la République. Par ailleurs, le représentant de la garde communale a dénoncé l’occupation de la Place du 1er-Mai dans la wilaya de Blida, par les éléments de la Gendarmerie nationale. Une place que la garde communale occupait par le passé.
LES EXPLICATIONS DU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR
Pour rappel, le ministère de l’Intérieur a expliqué dans un communiqué rendu public samedi, que la majorité des revendications des agents de la garde communale «ont été satisfaites, à l’exception de préoccupations n’ayant pu trouver de solutions réglementaires». Le département de Daho Ould Kablia a expliqué la non satisfaction de certaines revendications par faute, d’une part, et leur caractère excessif et irrationnel, d’autre part.
Le ministère de l’Intérieur a fait savoir que dès les premières demandes des gardes communaux enregistrées en février 2011, «plusieurs solutions et mesures ont pu être dégagées et mises en oeuvre», à l’issue d’un cycle «intense» de rencontres et de réunions ayant regroupé l’ensemble des départements et services concernés, ainsi que les représentants des gardes communaux.
Il s’agit notamment de la revalorisation du régime indemnitaire avec effet rétroactif à compter du 1er janvier 2008, consacré par le décret exécutif 11-192 du 19 mai 2011, instituant le régime indemnitaire des personnels de la garde communale qui a permis le relèvement de la prime de rendement de 20 à 30%, calculée sur le nouveau traitement
Cette revalorisation a également permis le relèvement de 10% de l’indemnité de risque et d’astreinte atteignant les taux de 35, 40 et 45%, calculée également sur le nouveau traitement. La revalorisation du régime indemnitaire et le paiement des salaires selon la nouvelle grille «ont été dûment exécutés», et «les rappels ont été versés» aux éléments de la garde communale suivant un programme préétabli, a relevé le ministère de l’Intérieur.
S’agissant des mises à la retraite, il a été mis en oeuvre un dispositif exceptionnel et inédit de retraite proportionnelle, consacré par le décret exécutif 11-354 du 5 octobre 2011, qui a permis, selon les termes du communiqué, la mise à la retraite des agents cumulant 15 années de service au 11 décembre 2012, sans condition d’âge et à leur demande. Pour ce qui est des pensions d’invalidité, il a été procédé à l’institution d’une pension spécifique d’«invalidité pour les éléments de la garde communale dont les capacités de travail ont été affectées».
Concernant la prise en charge des ayant droits des éléments de la garde communale victimes du terrorisme, le ministère de l’Intérieur a affirmé que l’ensemble des dossiers des agents de la garde communale victimes du devoir, et qui concernent 1015 éléments, ont été pris en charge dans le cadre des dispositions réglementaires, régissant les victimes du terrorisme.
À propos des revendications n’ayant pas été prises en charge, le ministère de l’Intérieur a affirmé que l’exigence par les contestataires d’une indemnité de rupture de relation de travail fixée à 5.400.000 DA, «ne s’appuie sur aucun ancrage légal» de même que l’octroi d’une carte d’ancien élément de lutte antiterroriste, laquelle «n’a pas d’existence juridique»
Hacène Nait Amara