Les gardes communaux passent le premier jour de Ramadhan à Boufarik

Les gardes communaux passent le premier jour de Ramadhan à Boufarik

575913_493657487315275_1391548035_n.jpg«Nous allons regagner Alger aujourd’hui, demain, cette semaine ou dans un mois. Nous sommes déterminés à atteindre notre objectif qui est de marcher jusqu’à la présidence de la République pour exiger la satisfaction de notre plateforme de revendications», affirme Aliouat Lahlou, président de la Coordination des gardes communaux.

Ces derniers se trouvaient, hier, premier jour du mois de Ramadhan, dans un grand champ à Boufarik où ils ont installé un campement après avoir été empêchés jeudi par services de sécurité de marcher sur la capitale à partir de Blida. «Nous interpellons le président de la République pour intervenir. Nous lui avons transmis nos revendications. Aujourd’hui, il est question de nous répondre et de trouver une solution urgente à notre situation», dira-t-il.

Rien ne les arrête. Ni le jeûne, ni la chaleur torride de ce mois où le thermomètre affiche, à Blida, toujours une température plus élevée que celle d’Alger. «Des collègues sont en train de préparer le f’tour de ce premier jour de Ramadhan. Nous allons rompre le jeûne à ciel à ouvert», affirme notre interlocuteur. «Les gens vont reprendre leur souffle aujourd’hui. Nous tiendrons une réunion demain pour décider de la date de la poursuite de notre marche vers Alger»,

dira M. Lahlou. Il a affirmé que «depuis qu’ils ont installé le campement à Boufarik, à la veille du mois sacré, aucun responsable n’est venu les rencontrer ou discuter avec eux histoire de les calmer et de les convaincre à revenir sur leur décision». Jeudi a été une autre journée d’enfer pour ces éléments. Partis du siège de la délégation de Blida pour une autre marche de la dignité de plus de 50 km, les gardes communaux ont été arrêtés au niveau de Boufarik, non loin du marché de gros, par un important dispositif de la Gendarmerie nationale mobilisé à cet effet.

Silence des autorités

«Les services de sécurité ont empêché, jeudi dans la matinée, une marche d’agents de la garde communale qui tentaient de gagner Alger à partir de Blida», rapporte l’agence APS. «Les protestataires, au nombre de 3000, selon les estimations des forces de sécurité, et de 20 000, selon le coordinateur des gardes communaux, Hakim Chouaib, étaient venus de  différentes wilayas du pays afin de gagner la capitale à pied, par l’autoroute Blida-Alger».

Leur procession a été stoppée, au niveau de Boufarik, par les forces anti-émeutes des éléments de la Gendarmerie nationale qui les ont dispersés. La même source cite l’intervention massive des agents de la Protection civile «pour assister des protestataires, exténués par la marche harassante d’une dizaine de kilomètres sous le soleil». «Un garde communal souffrant d’une maladie chronique a été évacué vers l’hôpital de Boufarik, tandis que deux autres ont été assistés sur place».

«Les protestataires ont installé un campement au niveau d’un champ mitoyen au marché de gros de Boufarik, où ils promettent de passer le mois sacré du Ramadhan, dans le cas où leurs revendications ne seraient pas satisfaites», écrit encore l’agence. Les gardes communaux souffrent face au mutisme des pouvoirs publics concernés directement par leurs préoccupations.

Ces derniers se contentent de rendre public des communiqués pour rappeler des mesures, toujours non effectives sur le terrain, prises en faveur de ces éléments qui tentent de faire entendre leur voix depuis le 27 juin dernier à travers l’installation d’un campement à Blida. «Toutes les dispositions ont été prises au niveau de la Caisse nationale des retraites (CNR) pour permettre le traitement avec la plus grande célérité des dossiers des demandes de retraites proportionnelles des agents de la garde communale dès leur réception au niveau des services de la caisse», a indiqué jeudi le ministère du Travail,

de l’Emploi et de la Sécurité sociale, dans un communiqué. Ces mesures annoncées en grande pompe par les autorités sont rejetées par les éléments de la garde communale qui estiment que «le traitement qui leur a été réservé ne récompense pas les efforts fournis durant les années passées». Pour eux, «le statut actuel de la garde communale a été fait sans leur implication dans les négociations et la rédaction des articles, ce qui a donné lieu à beaucoup de dysfonctionnements».

Par Nouria Bourihane