Ces gardiens de la République ne savent plus, aujourd’hui, à quel saint se vouer
Le «combat de la dignité» mené par les gardes communaux est à saluer. Il est même à méditer et interpelle la conscience citoyenne et patriotique.
Mauvais temps pour les gardes communaux. Ils sont laissés et abandonnés à leur triste sort, pourtant ils sont des milliers à camper, jour et nuit dans les champs de Boufarik (Blida), depuis une dizaine de jours. Alors qu’ils étaient cantonnés, en signe de protestation, devant la direction générale de la garde communale à Blida, depuis le 26 juillet dernier.
Ni les hautes autorités du pays, encore moins la classe politique n’ont osé tendre une oreille attentive à ce corps né dans la douleur des années de braise pour défendre la République contre les hordes terroristes, qui semaient la mort sur leur passage.
Ces gardiens de la République ne savent plus, aujourd’hui, à quel saint se vouer.«L’Algérie officielle est devenue une ogresse, elle dévore ses enfants», a soutenu, dans sa déclaration à L’Expression, Aliouat Lahlou, délégué national et représentant de la wilaya de Bouira, joint par téléphone.
Et de poursuivre: «Quel sentiment patriotique peut accepter de dérouler le tapis rouge aux terroristes repentis et réduire les gardes communaux à des «tubes digestifs?»
Selon lui, ceux qui croient que nous allons laisser tomber nos revendications et plier bagage pour rentrer chez nous se trompent. «Nous allons résister et mener notre combat pour la dignité jusqu’au bout. Et bien que nous n’ayons pas le soutien des partis politiques et des officiels, néanmoins nous avons le peuple à nos côtés», a-t-il soutenu, avant d’ajouter: «Nous recevons quotidiennement des associations, des citoyens, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh), qui nous rendent visite pour nous soutenir psychologiquement et nous apporter à manger durant ce mois sacré.»
Pour ce qui est du Croissant-Rouge algérien, le coordinateur national de la garde communale a regretté le comportement et l’indifférence manifestés par cet organisme, qui n’a pas jugé nécessaire de s’enquérir de la situation des gardes communaux.
Par ailleurs, M.Lahlou a souligné que des sit-in de solidarité et de protestation contre le gel des salaires sont observés à travers plusieurs wilayas du pays. Le mécontentement et la colère des gardes communaux, explique-t-il, montent crescendo. D’où, des manifestations et actions d’envergure sont, dit-il, attendues dans peu de temps.
Après 32 jours de contestation sans répit, les gardes communaux ne désarment pas. Ils comptent, bien au contraire, continuer et maintenir leur «mouvement pour la dignité» et ce, jusqu’à ce que leurs revendications soient reconnues et satisfaites. Le silence et l’indifférence manifestes des autorités à leur égard, les salaires bloqués, le facteur temps sur lequel jouent les pouvoirs publics, le Ramadhan et le soleil de plomb ne font qu’apporter de l’eau au moulin des gardes communaux, qui sont rejoints sur le terrain de la protesta par leurs enfants, leurs épouses et parents. C’est dire enfin que le «combat de la dignité» mené par les gardes communaux est à saluer.
Il est même à méditer et interpelle la conscience citoyenne et patriotique!