Le mouvement des gardes communaux est sur plusieurs fronts: création d’une Fondation, poursuite du dialogue avec la tutelle, protestation contre des organes de presse les ayant accusés de « pyromanes » et une marche prévue le 24 octobre prochain pour exiger la levée des poursuites judiciaires retenues contre leurs collègues.
Les représentants des gardes communaux se sont réunis, jeudi dernier, dans une salle de cinéma appartenant aux Scouts musulmans de la ville de Mouzaïa (Blida). Ils se sont concertés sur trois chapitres.
Le premier concerne la concrétisation de la création de la fondation des gardes communaux. Pour Aliouet Lahlou, l’un des coordinateurs nationaux du corps, la création de cette fondation, décidée après que la coordination nationale a mis fin au mouvement de protestation, se veut, selon ses propos rapportés aujourd’hui, samedi, par le quotidien Liberté, une action pour sauvegarder la dignité des gardes communaux et « éviter que la mémoire de ce corps, qui a tant donné à la nation pour la sauver du terrorisme, ne soit salie« .
Le deuxième sujet de la concertation de jeudi à Bida a porté sur la mise au point du rapport de synthèse à partir d’avis émis par les fédérations de wilayas pour revendiquer une revalorisation de la prime compensant les heures supplémentaires jugée insuffisante (3000 DA/mois) ainsi que sur les autres « garanties » de la tutelle priorité à l’accès au logement. Rappelons que ce rapport de synthèse, validé par un maximum de signatures des gardes communaux de toutes les wilayas du pays, a été demandé par la tutelle, le département de Daho Ould Kablia et qui lui sera remis, selon les informations rapportées par la presse, ce dimanche. La coordination ne cache pas que le ministère de l’Intérieur veut tester la mobilisation de son mouvement revendicatif sur la base du nombre de signatures collectées pour ce document. Une mise à l’épreuve éreintante pour les « maigres acquis » consentis par la tutelle ou arrachés par les gardes communaux.
Le troisième point, plus conjoncturel, concerne, selon la même source, la décision à prendre contre certains quotidiens nationaux pour avoir “osé accuser les gardes communaux d’avoir été derrière les incendies de forêt et de soutien au terrorisme”. Selon les propos de Aliouet Lahlou : “cette accusation n’est qu’une manœuvre qui vise à nous déstabiliser”.
Enfin, une journée de protestation sera observée le 24 octobre prochain en solidarité avec leurs camarades poursuivis en justice et pour réclamer la levée des poursuites à leur encontre.
Pour rappel, le mouvement de protestation des gardes communaux a été enclenché au début du mois de juillet. Deux marches sur Alger ont été réprimées par les forces de l’ordre. Les récentes négociations avec la tutelle ont été décidées après que la coordination nationale du mouvement a mis fin à sa mobilisation en détruisant le camp de fortune de Boufarik où les gardes communaux ont passé près de la moitié du mois de ramadan.
LM./Liberté