Les gardes communaux rejettent les «énergumènes» invités, jeudi, à parler en leur nom par le ministre de l’Intérieur.
Ils menacent, par la même occasion, d’une action de protestation dans le cas où ces «représentants» étrangers au corps des gardes communaux ne seront pas retirés du groupe de travail installé par les services de Dahou Ould Kablia, pour examiner leurs revendications.
M. Chouaïb Hakim, représentant des gardes communaux de la wilaya de Blida ainsi que des régions est et ouest du pays, membre des 10 représentants «officiels» des gardes communaux devant négocier avec le ministère de l’Intérieur sur les 14 points contenus dans leur plate-forme de revendications, affirme ne pas reconnaître certaines personnes désignées pour négocier «au nom de la corporation».
Et ce, tout en émettant de sérieux doutes quant à la crédibilité de ces représentants. «Nous ne reconnaissons pas ces énergumènes. Ce sont des personnes étrangères à notre corps et, en aucun cas, nous n’accepterons qu’ils négocient en notre nom», a-t-il affirmé hier dans une déclaration au Jeune Indépendant.
Contacté par téléphone, en fin d’après-midi, M. Chouaïb Hakim menace de réinvestir le terrain à nouveau en signe de protestation «si ces personnes étrangères aux gardes communaux ne se retirent pas du groupe de travail installé par les services du ministère de l’Intérieur». «Personnellement, je devais faire partie de la délégation qui a été reçue, jeudi dernier, par M. Ould Kablia, mais il se trouve qu’au lieu de cela, nous avons affaire à des énergumènes ramenés d’on ne sait où pour parler en notre nom.
Je suis certain que ces personnes ont été invitées par la tutelle», tranche-t-il. «Nous ne nous reconnaissons guère en ces personnes !» déclare-t-il.
Signalons que M. Ould Kablia a procédé jeudi à l’installation officielle du groupe de travail chargé de l’étude des préoccupations socioprofessionnelles présentées par le personnel de la Garde communale, a rapporté hier l’APS.
Ce groupe de travail, précise la même source, est composé des représentants du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, du ministère de la Défense nationale, de la Direction générale de la Sûreté nationale, de la Gendarmerie nationale, de la Direction générale de la Fonction publique, de la Direction générale de la Garde communale et de trois représentants choisis par les éléments de la Garde communale.
A cette occasion, le gouvernement a exprimé sa volonté de prendre en charge les préoccupations socioprofessionnelles des gardes communaux, à travers l’installation d’un groupe de travail chargé d’étudier leurs revendications, ajoute la même source.
Rappelons que des milliers de gardes communaux venus des différentes wilayas du pays, inquiets pour leur avenir, se sont rassemblés, le 7 mars 2011, devant le siège de l’APN.
Les protestataires ont adressé une lettre au président de la République dans laquelle ils demandent notamment une augmentation de leurs salaires avec effet rétroactif à partir de 2008, à l’instar des autres corps de sécurité.
Ils ont, également, exprimé leur refus de la décision du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales relative à leur redéploiement, appelant à l’officialisation de ce corps et à la promulgation de son statut.
Les gardes communaux revendiquent, en outre, une retraite anticipée avec des indemnités (matérielles et morales), en cas de dissolution de leur corps.
Ils réclament, d’autre part, des primes de rendement et de risque avec effet rétroactif à partir de 2008 et une réassurance 24h/24h, à partir de la date de leur installation.
Younès Djama