Au terme du quatrième jour de leur sit-in au niveau de la place des Martyrs, à Alger, les gardes communaux ont décidé de libérer leur lieu de contestation pour regagner leurs détachements.
Il convient de signaler que, la veille au soir, c’est-à-dire dans la nuit de mardi à mercredi, les contestataires avaient été attaqués à coups de projectiles divers ayant occasionné des blessés légers.
Ceux-ci ont été évacués vers l’hôpital où ils ont reçu les premiers soins et ont immédiatement rejoint le mouvement», assure-t-il toutefois. «Vers minuit, des bandes de baltaguis nous sont tombés dessus à coups de pierres, de pétards, de bouteilles en verre et autres produits hétéroclites. Certains étaient munis d’armes blanches», témoigne un manifestant qui dit avoir reçu une pierre sur la tête.
Des propos que confirme une vidéo des scènes filmées par l’un des manifestants à l’aide de son portable. Même s’ils n’accusent aucune partie, les gardes communaux estiment toutefois que ces bandes de jeunes «ont fait l’objet de manipulation». Hier matin, la tension est montée d’un cran lorsque des agents de la commune de la Casbah sont venus avec leurs camions récupérer les barrières de sécurité que les gardes communaux avaient installées pour éviter tout dérapage.
«Ce matin (hier, Ndlr), nous avons été surpris par la venue d’agents communaux appartenant à l’APC de la Casbah. Ils disaient avoir reçu des instructions de la part des policiers afin de récupérer les barrières de sécurité, affirmant qu’ils en avaient besoin pour une autre opération.
Nous les en avons empêché», raconte un garde communal. A ses yeux, cette «descente» diurne n’avait rien d’innocent. «Ils ont fait exprès. Ils veulent nous mêler aux citoyens et créer un mouvement de foule dans le seul but de saborder le mouvement !», lance-t-il affirmatif.
Face au dispositif policier de plus en plus étoffé présent sur les lieux, les gardes communaux, défiant la chaleur, se sont dit résolus à poursuivre leur mouvement malgré toutes les tentatives de déstabilisation dont ils affirment être l’objet.
«Mieux, 99 % des manifestants ici présents sont atteints de maladies chroniques !» s’exclame un agent qui affirme être asthmatique. Joignant le geste à la parole, il a brandi son «Salbutamol» comme pour attester de la véracité de ses propos.
Un autre manifestant nous fait signe pour nous indiquer qu’il est lui aussi atteint de la même maladie. «Nous résistons malgré tout. Malades, nous continuerons à nous battre. Même la mort ne nous fait pas peur !», s’égosille un manifestant. Selon Hakim Chouaib, d’autres «contingents» de gardes communaux solidaires venus de tout le pays ont pris la route d’Alger pour soutenir leurs camarades.
D’après Sekkouri Ali, autre représentant des manifestants, les messages de solidarité n’ont pas arrêté d’affluer vers Alger. «Nous avons recensé pas moins de 223 fax émanant de nos collègues retenus aux 48 wilayas du pays qui nous témoignent leur solidarité. Une preuve de plus que les déclarations de M. Ould Kablia selon lesquelles 99 % des gardes communaux approuvent les décisions du comité de travail réuni le 10 mars sont fausses».
Enfin, les manifestants en appellent à l’intervention du chef de l’Etat. «Bouteflika est la solution !» lancent-ils.
Younès Djama