Des gardes communaux ont finalement été au bout de leur engagement pris la semaine dernière à Bouira. Et cela en tentant d’organiser mardi à Alger un sit-in à la Grande poste. Ils ont pu tenir leur manifestation, sauf qu’il y a eu plus de policiers en kaki et en civil que de gardes communaux qui n’étaient que quelques dizaines.
Il faut dire que la corporation des gardes communaux qui se bat pour un droit de reconnaissance est actuellement divisée entre la Coordination présidée par Hakim Chouaib et le Mouvement des gardes communaux libres (MGCL), présidée par Lahlou Aliouat, un baroudeur de Bouira pendant la décennie noire. Ils sont donc venus de plusieurs wilayas, Souk Ahras, Khenchela, Bordj Bouaréridj, Batna, Bouira, Tizi-Ouzou, Béjaia, El Tarf, Béchar, pour revendiquer le droit à la reconnaissance et dénoncer le « mépris » dont ils pensent être l’objet de la part des pouvoirs public.
4.668 gardes communaux assassinés pendant la décennie noire
« Ils nous ont fait appel lorsque le pays était à feu et à sang et maintenant, ils nous jettent comme des vieilles chaussettes ». Cette phrase revient comme un leitmotiv dans la bouche des manifestants partagés entre colère et amertume. Puis de brandir, comme pour rappeler à l’Etat ses obligations, le chiffre 4.668 gardes communaux assassinés pendant la décennie noire. Ils ne comprennent pas non plus que Madani Mezrag, ex chef terroriste, qui a tué de sa propre main des gardes communaux soit invité aux consultations sur la révision constitutionnelle, en tant que « personnalité nationale », mais pas eux.
Ils considèrent cela comme une sorte de trahison des autorités à leur égard et à l’égard de toutes les victimes du terrorisme. Et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils promettent de « s’opposer à la révision de la constitution ». Lesgardes communaux accusent le pouvoir de jouer à la division en favorisant la création d’une Coordination pour servir d’alibi au dialogue.
« Un dialogue à blanc » selon eux puisque leur revendication ne sont pas prises en charge pour l’essentiel. A propos de revendications, justement, les manifestants demandent la réintégration « sans préalable » des 35.000 éléments radiés « arbitrairement », l’application de statut de militaire pour ceux qui ont accepté de rejoindre l’armée, en plus bien sûr de la revalorisation de leurs indemnités. La manifestation s’est achevée dans une ambiance bon enfant et les gardes communaux ont promis de « revenir la prochaine fois en force ».