Les futurs pôles miniers de l’Algérie

Les futurs pôles miniers de l’Algérie

Les pouvoirs publics sont décidés à mettre en valeur les potentialités minières et d’hydrocarbures de la wilaya de Bechar afin d’amorcer le développement économique et social des régions du sud-ouest du pays.

Deux actions sont déjà engagées par les pouvoirs publics dans la perspective de concrétiser cette ambition: relancer les études sur la possibilité de la réouverture des mines de charbon et poursuivre les travaux d’exploration pétrolière et gazière, soulignait dimanche le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi en marge d’une visite d’inspection dans cette wilaya.

S’agissant du premier volet, une possible reprise de l’activité d’extraction de charbon dans la région à l’arrêt depuis prés de cinq décennies permettra notamment d’améliorer la couverture en électricité de toute la Saoura à la faveur de la mise en place d’une nouvelle centrale électrique qui fonctionnera avec cette énergie. «Nous étudions la possibilité de rouvrir les mines de charbon et d’avoir une centrale électrique qui fonctionnerait au charbon.

Ceci permettrait de créer des emplois locaux et d’exploiter cette ressource naturelle», déclarait M. Yousfi, ajoutant que cette possibilité «est au stade des études». «On va voir si c’est possible de produire du charbon et à quel coût», a-t-il ajouté.

Dans cette optique, il est prévu de compléter et de mettre à jour les études faites jusqu’à présent en matière d’impacts socio- économiques mais aussi environnementaux de la réouverture des mines de charbon sur la région et la population. «Il y a un certain nombre de difficultés. Nous allons donc compléter et mettre à jour les études faites sur cela et j’espère que nous arriverons à quelque chose de positif», indique M. Yousfi.

La région de Bechar recèle un important gisement de charbon sub-divisé en trois sous bassins à savoir Mezarif, Kenadsa et Abadla qui totalisent des réserves potentielles de plus de 208 millions de tonnes, dont le plus important est celui de Kenadsa (30 km du chef lieu de wilaya) avec un potentiel estimé à 142 millions de tonnes, selon des explications fournies par la direction de l’énergie et des mines de la capitale du sud-ouest algérien.

Il s’agit donc d’importantes quantités largement suffisantes pour faire tourner une centrale électrique à charbon pour de longues années. Avec seulement 20 millions de tonnes, «il est possible de faire fonctionner une centrale électrique de 300 à 400 MW durant 30 ans», assurait, dans ce sens, le PDG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, présent à l’exposé fait sur le potentiel minier de la wilaya.

Toutefois, la mise en valeur du potentiel minier de la wilaya de Bechar n’est pas limitée seulement au charbon, puisque les activités d’exploration en cours cibleront toutes les substances.

«Nous avons pris du retard dans l’exploration minière (dans la région)», a reconnu le ministre, ajoutant que cette activité «sera intensifiée» pour évaluer le potentiel existant en minerais comme le palladium, le cuivre, l’or et la baryte. «Nous allons accélérer l’exploration pour voir les opportunités d’exploitation de ces gisements», a-t-il assuré.

TINDOUF, L’AUTRE MINE

Le ministre a, d’autre part, affirmé que l’exploitation du site minier de Ghar Djebilet dans la wilaya voisine de Tindouf se fera par une société nationale en association avec un partenaire étranger éventuellement.

La société algérienne qui sera créée notamment par Sonatrach, Manadjim El Djazair (Manal), et d’autres entreprises de sidérurgie va, d’abord, étudier la possibilité d’exploiter ce site. Plus tard, «s’il y a des partenaires qui veulent se joindre à cette société, ils seront les bienvenus», explique le ministre qui souhaite que la wilaya de Bechar se transforme en «un pôle de l’industrie minière dans la région du sudouest du pays».

S’agissant, par ailleurs, des potentialités en hydrocarbures, M. Yousfi a fait savoir que des travaux récents d’exploration ont démontré que cette wilaya «peut être riche en hydrocarbures». «Il y a déjà une première découverte importante de gaz naturel à Tamzaya (avec un potentiel évalué à 150 milliards de mètres cubes) avec une quantité d’hydrocarbures liquides. «Nous allons, donc, continuer l’exploration », assure M. Yousfi.

Il a, cependant, reconnu l’existence de difficultés techniques liées à l’exploitation de ce potentiel gazier constitué, essentiellement, de gaz compact qui nécessite une technologie spéciale pour son exploitation, selon les explications du ministre. «Il semblerait qu’il y ait des quantités assez intéressantes (de gaz) et nous allons tester les méthodes pour voir si on peut les produire.

Ceci donne également une perspective très intéressante pour le développement des hydrocarbures dans le région », souligne le ministre. D’après des données officielles, une dizaine de puits sont forés depuis 2009 pour évaluer les potentialités en hydrocarbures de la région, alors que ces travaux de forage devraient se poursuivre jusqu’au début 2014 pour vérifier les possibilités des les exploiter.

Souhila H.