Les frappes sur Gaza ont fait au moins 76 morts hier : Israël bombarde une école de l’ONU

Les frappes sur Gaza ont fait au moins 76 morts hier : Israël bombarde une école de l’ONU
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Alors que les Palestiniens comptent leurs morts par dizaines, l’armée israélienne intensifie ses attaques sur la bande de Gaza. Rien que pour la journée d’hier, les secours font état d’au moins 76 Palestiniens tués par des frappes israéliennes, dont une majorité de femmes et d’enfants. Une école de l’ONU, installée dans le camp de réfugiés de Jabaliya (nord de Gaza), a été la cible d’une de ces attaques. Deux obus de char ont frappé de plein fouet deux salles de classe faisant 16 victimes parmi les familles palestiniennes qui y sont logées depuis le début de l’offensive.

L’attaque a eu lieu à l’aube alors que les familles dormaient dans les salles de classe. “La nuit dernière, des enfants ont été tués alors qu’ils dormaient à côté de leurs parents sur le sol d’une salle de classe, dans un refuge désigné comme tel à Gaza. C’est un affront pour chacun d’entre nous, une source de honte internationale”, dénonce Pierre Krähenbühl, chef de l’UNWRA (l’Agence onusienne pour l’aide aux réfugiés palestiniens), dont dépend cette école.

L’attaque a suscité l’incompréhension des responsables de l’agence onusienne qui, tout en condamnant fermement cet acte, appellent la communauté internationale à réagir. “Je condamne dans les termes les plus fermes possibles cette grave violation du droit international par les forces israéliennes et j’appelle la communauté internationale à agir rapidement pour mettre un terme immédiat au carnage en cours”, a déclaré le chef de l’UNWRA. Ce responsable accuse l’armée israélienne d’avoir sciemment visé l’école tout en sachant qu’elle abritait des civils.

Nous nous sommes rendus sur le site et avons rassemblé des preuves. “Nous avons analysé des débris, des cratères et d’autres dégâts. Selon nos premières conclusions, c’est bien l’artillerie israélienne qui a frappé notre école où 3 300 personnes avaient trouvé refuge”, relate-t-il. “Il est trop tôt pour fournir un bilan définitif des morts. Mais nous savons qu’il y a de nombreux civils tués et blessés, y compris des femmes et des enfants, ainsi que le gardien de l’UNWRA qui tentait de protéger le site”, précise Pierre Krähenbühl.

De plus, il relève avec stupeur le fait que c’est l’armée israélienne qui a donné l’ordre aux familles de quitter leur maison pour se réfugier dans cette école. “Il s’agit de personnes auxquelles l’armée israélienne avait ordonné de quitter leur maison. La localisation précise de l’école et le fait qu’elle accueillait des milliers de personnes déplacées sont des informations qui ont été transmises des dizaines de fois à l’armée israélienne afin de s’assurer de leur sécurité, le dernier rappel a été donné à 22h (mardi soir), quelques heures avant le bombardement meurtrier”, s’indigne le responsable onusien.

Selon l’AFP, de nombreux civils palestiniens se sont réfugiés dans des écoles de l’UNRWA, notamment à Jabaliya, après avoir été avertis par l’armée israélienne que le quartier ou la localité où ils résident risquait de subir des bombardements massifs. Chassés de chez eux par les combats, ils sont près de 180 000 Palestiniens à vivre, dans des conditions très précaires, au niveau de 83 écoles gérées par l’UNWRA.

“C’est la sixième fois que l’une de nos écoles est frappée. Nos employés, ces gens qui mènent l’action humanitaire, sont tués et nos refuges sont surpeuplés”, dénonce encore le chef de l’UNWRA, qui réclame une réaction de la part de la communauté internationale. “Nous ne sommes plus uniquement dans le domaine de l’action humanitaire. Nous sommes arrivés au point où il faut que des comptes soient rendus”, prévient-il.

Durant cette même journée macabre, un autre bombardement à Khan Younès, dans le sud de Gaza, a fait sept victimes, dont quatre femmes, membres d’une même famille. “Les corps des sept membres de la famille Abou Amer ont été retirés des décombres et portés à l’hôpital Nasser”, rapporte le porte-parole des secours de la bande de Gaza, Ashraf Al-Qodra, qui raconte, également, que “leur maison a été la cible de tirs de chars intenses”.

Plus tard dans la journée et dans cette même localité, sept autres Palestiniens ont été décimés à la suite d’un raid aérien israélien alors même que l’armée israélienne avait décrété une trêve humanitaire de deux heures (de 14h à 16h, heure locale). L’attaque israélienne sur la bande de Gaza a débuté le 8 juillet dernier. La sanglante journée d’hier porte le bilan des victimes palestiniennes à 1 306 morts et quelque 7 200 blessés, selon les secours locaux.

A. H.