Les Algériens sont classés à la quatrième place dans le monde, en matière de consommation de pain. Pis, en plus de ces dépenses en millions de dollars, les Algériens sont de grands gaspilleurs de cette précieuse denrée alimentaire.
Selon le président de la Forem, Mustapha Khiati, les Algériens dépensent, chaque jour, un milliard de centimes pour l’achat du pain pour un budget total de 45 millions de dollars chaque année.
Ces dépenses colossales des ménages algériens témoignent de la forte demande sur le pain qui, chaque année, augmente de plus en plus. Aujourd’hui, des millions de consommateurs algériens recourent au pain, comme étant une nourriture de base incontestable. Pour cette raison, les Algériens ne réalisent pas, malheureusement, qu’ils dépensent des sommes phénoménales pour le pain. Cette très forte consommation de pain a fait qu’aujourd’hui les Algériens sont classés à la quatrième place dans le monde, en matière de consommation de pain.
Pis, en plus de ces dépenses par des millions de dollars, les Algériens sont de grands gaspilleurs de pain. Face à cette situation, plusieurs organisations à caractère social se sont mobilisées pour tenter de sensibiliser les consommateurs face à ce gaspillage du pain, d’autant que chaque jour des tonnes de pain sont jetées dans les décharges publiques de plusieurs villes du pays. Parmi ces organisations qui luttent contre ce phénomène de société, la Forem. La Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche a tenté de diminuer le taux de consommation du pain chez les familles, en indiquant par les chiffres les pertes et le gaspillage d’un tel comportement. Pour cette Fondation, la lutte contre le gaspillage du pain en Algérie doit passer par la sensibilisation de la population à acheter modérément.
Comment admettre qu’à un moment où les cours des produits céréaliers ne cessent de croître sur les marchés mondiaux, que des émeutes naissent parce qu’il devient difficile pour les démunis de s’en procurer, il y a des Algériens qui persistent à gaspiller inconsidérément le pain en Algérie, un aliment vital. Il est utile de rappeler que dans une conjoncture mondiale caractérisée par une violente flambée des cours des céréales, des Algériens persistent à gaspiller de fortes quantités de produits de panification.
Il est en effet habituel d’apercevoir ces nom-breux et inévitables sachets en plastique emplis de restes de pain, de baguettes entières parfois, jetées au coin d’une rue ou au milieu d’ordures attendant d’être ramassées. Durant la période de ramadhan en Algérie, où les yeux ont tendance à se faire plus grands que le ventre, les amoncellements de cet aliment se multiplient à foison. De pareils spectacles font peine à voir à un moment où certains pays défavorisés par la nature ou ne possédant pas des réserves de devises conséquentes se sont mis, ces dernières années, à éprouver les pires difficultés à répondre aux besoins alimentaires de leurs populations en raison, notamment, de la flambée des denrées alimentaires sur les marchés mondiaux. C’est en raison de cette situation, qui s’est traduite par une importante augmentation du prix du pain et des difficultés pour les couches les plus défavorisées de la société de pouvoir s’en procurer, que de violentes émeutes, ont pris naissance il y a quelques années en Egypte.
En Algérie, pays par ailleurs assez largement dépendant de l’étranger pour ses approvisionnements en céréales, (en 2010 le pays a importé 2,5 millions de tonnes de blé tendre et 500 000 tonnes de blé dur), on n’en est pas, fort heureusement, arrivé à de pareilles extrémités. Mais, sait-on jamais? C’est la raison majeure pour laquelle il s’avère urgent de voir des mesures enfin édictées pour pouvoir entamer la lutte contre le gaspillage irraisonné que des nationaux continuent de faire de cet aliment symbole auquel leurs aînés vouaient, en leur temps, un incommensurable respect.
Par Sofiane Abi