Les frais d’hospitalisation et de soins de Abdelaziz Bouteflika suscitent la polémique en France

Les frais d’hospitalisation et de soins de Abdelaziz Bouteflika suscitent la polémique en France
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Comme à chaque fois, l’hospitalisation en France du président de la République algérienne, Abdelaziz Bouteflika, suscite la polémique sur le plan de sa prise en charge. Des partis, comme le Front national, et des associations, comme celle de Gabriel Lévy, parlant au nom des « contribuables » de l’intercommunalité d’Aubagne, ville où est basé le commandement de la Légion étrangère, dans les Bouches-du-Rhône, un des fiefs des rapatriés d’Algérie, interrogent le gouvernement français sur le paiement de la facture.

François Hollande, questionné sur France 24 sur la santé et la présence du chef de l’Etat algérien dans les institutions sanitaires françaises, paraissait très embarrassé et mal à l’aise, répondant que Abdelaziz Bouteflika se trouvait en convalescence aux Invalides et qu’il « lui sera prodigué tous les soins nécessaires et ensuite il aura à rentrer, le plus rapidement possible, chez lui », laissant supposer que le président algérien était soigné aux frais de la princesse et que la générosité de la France avait des limites.

C’est sur cette vague déclenchée par l’ambiguïté des propos de François Hollande que tentent de surfer les pourfendeurs de l’immigration et, singulièrement, des Algériens établis en France, souvent visés par les diatribes de l’extrême droite et des milieux hostiles aux musulmans.

Cette question de savoir qui paie les frais d’hospitalisation et de soins prodigués au chef de l’Etat algérien (estimés entre 20 000 et 30 000 euros), n’est qu’un prétexte pour remettre le sujet de l’immigration, éclipsé durant un an, depuis l’arrivée des socialistes au pouvoir, au centre de la prochaine campagne pour les élections municipales, et une manœuvre des nostalgiques de l’Algérie française pour tenter d’ébranler l’exigence d’une repentance française sur les méfaits du colonialisme.

Fidèle à la caricature que font de lui les Guignols de l’Info de Canal Plus, Gilbert Collard, député du Front national et avocat controversé, défenseur du tortionnaire Paul Aussaresses alias commandant O, assassin de Larbi Ben M’hidi, sort son revolver dès qu’il entend le mot Algérie. S’adressant au Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, il tient absolument à savoir, craignant que l’hospitalisation de Abdelaziz Bouteflika ne mettre la sécurité sociale en faillite, qui « va rembourser le Trésor public français : l’Etat algérien ou l’assurance personnelle de Bouteflika ? ». L’absence de communication de la présidence de la République sur la santé du président de la République et les frais engagés par l’Etat pour cette hospitalisation en France, relance cette polémique malsaine qui ne concerne pas seulement un homme, mais une nation et son Etat, un peuple et sa mémoire.

Les autorités algériennes qui n’ont toujours pas retenu les leçons d’un passé récent, continuent dans leurs errements, soumettant l’Algérie au paternalisme et à l’affront. Sans tarder, la facture de l’hospitalisation du président de la République doit non seulement être rendue publique mais réglée jusqu’au dernier centime.

Brahim Younessi