Afin de passer au peigne fin ce massif forestier au relief accidenté, devenu une base arrière des sanguinaires islamistes de l’ex-GSPC, les forces de sécurité ont d’abord procédé au bouclage de leur champ d’intervention.
L’offensive militaire déclenchée par les forces combinées de l’ANP, dans le vaste massif forestier de l’Akfadou, au lendemain de l’embuscade meurtrière ayant coûté la vie à sept Patriotes et à un soldat, semble prendre l’allure d’une guerre, eu égard aux moyens colossaux déployés sur le terrain par l’armée, à travers plusieurs maquis connus pour être le fief des terroristes.
En effet, les troupes de l’ANP en charge de l’opération de ratissage dans la région se sont vu renforcer leurs effectifs, après l’arrivée, ces derniers jours, d’autres contingents tels que le bataillon d’infanterie basé à Boudjellil, dans la daïra de Tazmalt. Cette unité militaire spécialisée dans la conquête et la défense du terrain est dotée de l’artillerie lourde, telle que le mortier ; elle a été affectée dans l’Akfadou, une forêt dense qui s’étend sur un territoire allant de Tifra jusqu’aux monts de Yakouren (wilaya de Tizi Ouzou).
Afin de passer au peigne fin ce massif forestier au relief accidenté, devenu une base arrière des sanguinaires islamistes de l’ex-GSPC, les forces de sécurité ont d’abord procédé au bouclage de leur champ d’intervention, en encerclant toute la zone infestée par les terroristes, avant de mettre en place des barrages de repérage, de filtrage et de surveillance tout autour de ce vaste périmètre.
Assurés par les éléments de la Gendarmerie nationale, ces points de contrôle ont été installés particulièrement au niveau des intersections et autres voies de communication susceptibles d’être des “issues de secours”, que les terroristes pourraient emprunter pour échapper aux services de sécurité.
C’est dire que l’étau se resserre de plus en plus sur les réfractaires de l’ex-GSPC qui écument encore les hauteurs de la vallée de la Soummam. Les forces de l’ANP, qui s’apprêtent à donner le coup de grâce aux dernières poches des groupes islamiques armés activant en Kabylie, semblent être sur le pied de guerre.
Ainsi, les maquis jouxtant le village Izoughlamen, dans la commune de Tifra, ont été la cible des bombardements de l’armée durant toute la journée de lundi dernier, témoignent des habitants de cette localité. Ces attaques à coups de mortier qui précèdent l’offensive terrestre visent assurément à déloger les sanguinaires islamistes de leurs tanières.
L’“émir” du groupe d’Akfadou identifié
Selon une source sécuritaire, le groupe terroriste auteur de la dernière embuscade sanglante de Tifra (Sidi Aïch) serait composé d’une douzaine d’éléments armés, dirigé par Sendjek-Eddine Djamel, alias Bilal, natif de Bordj-Ménaïel, en 1976, et qui a vécu son enfance à cap Djinet, avant de rejoindre en 1996 les maquis islamistes de sa wilaya d’origine, Boumerdès.
Ancien artificier du GIA (Groupe islamique armé) que dirigeait le sinistre Hassan Hattab à l’époque, ce jeune Ménaïeli est actuellement à la tête de la seriat El-Warcha (atelier), relevant de la katibat Tarek Ibn Ziad se revendiquant d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), fondée en 2007 par l’“émir” Abdelmalek Droukdel et affiliée à l’organisation islamiste internationale que préside Oussama Ben Laden.
À noter que la phalange El-Warcha, que commande l’“émir” Nabil et qui écume les maquis de l’Akfadou, a à son actif plusieurs actes terroristes (guet-apens, enlèvements, faux barrages, rackets…) perpétrés en Kabylie.
KAMEL OUHNIA