Les filles représentent 65,3% des reçus: Le bac toujours aussi féminin…

Les filles représentent 65,3% des reçus: Le bac toujours aussi féminin…
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Le raz-de-marée féminin continue en étant toujours majoritaire dans les examens nationaux, même si les messieurs sont en train de réduire l’écart ces deux dernières années.

Encore une fois, le bac a une douce odeur féminine! Elles représentent 65,3% des reçus contre seulement 34,7% pour les garçons. Le raz-de-marée féminin continue en étant toujours majoritaire dans les trois examens nationaux, même si les messieurs sont en train de réduire l’écart ces deux dernières années. Elles étaient plus de 70% il y a 3 ans. N’empêche que même si cet écart a été réduit, elle ont encore une confortable avance par rapport à ces messieurs.



Ce phénomène de société qui s’est installé dans le pays il y a de cela une dizaine d’années doit être étudié par nos chercheurs. Les Algériennes sont-elles plus intelligentes que les Algériens? Les hommes chez nous ont-ils un désamour pour les études, préférant le commerce…?

En fait, il y a des éléments historiques et sociaux qui expliquent en partie cette nouvelle réalité, étant donné qu’elle permet aux filles de s’émanciper et de sortir de la tour d’ivoire que les hommes leur réservent. Mais cela ne peut pas tout expliquer. La question doit être étudiée de fond en comble, surtout que l’histoire qui fait que le nombre de femmes en Algérie est plus important que celui des hommes a été démentie par les statisticiens.

LG Algérie

En tout cas, cette belle réussite leur a permis de devenir majoritaires dans la plupart des secteurs d’activité. En effet, elles ont acquis la majorité dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Dame justice se met à la mode. Elle se féminise, elle aussi, puisque le taux de présence des femmes dans les corps de la justice dépasse 50%. De même qu’elle est présente au niveau de toutes les juridictions, y compris la Cour suprême et le Conseil d’Etat. Elle est présente dans l’administration centrale, les écoles de formation et les greffes où le nombre de femmes avoisine les 66% et les différents métiers d’auxiliaires de justice représentés par 32% de femmes tandis que la Fonction publique compte plus de 607.000 femmes soit 31,8% de travailleurs. La femme algérienne participe à l’activité économique à hauteur de 17,6% de la totalité de la population active.

Néanmoins, la représentativité des femmes dans le gouvernement reste une épineuse question. Elles étaient au nombre de cinq dans le précédent gouvernement pour voir leur nombre se réduire à 4 pour…26 hommes! Même leur nombre dans la nouvelle législature a considérablement diminué. Elle ne sont que 121 (26,19%) contre 146 (31,6%) dans la précédente Assemblée populaire nationale, qui avait marqué l’histoire des femmes en Algérie, puisque seulement 29 femmes (7,7%) ont siégé dans la précédente législature (2007-2012).

Une révolution féminine qui avait été l’oeuvre du président Bouteflika qui, en 2011, avait fait passer une loi pour imposer des quotas de femmes dans les assemblées élues afin de leur assurer une meilleure représentativité. Mais voilà que cinq ans après cette avancée, on assiste à un retour en arrière avec une diminution du nombre de nos femmes députées. Les femmes rencontrent toujours les mêmes obstacles pour accéder aux fonctions de gouvernance. Les barrières organisationnelles, culturelles, comportementales, la prépondérance des codes masculins et le déficit de réseaux, sont encore vivaces pour «bloquer» les femmes dans leurs aspirations à obtenir des postes de gouvernance.

Ce n’est pas donc demain que l’on aura droit à une femme présidente de la République…