Une vue de Béjaïa, hier matinEn revanche, c’est une alerte qui vient d’être donnée aux services de la voirie avant l’arrivée des grandes pluies.
Après un été caniculaire qui restera dans les mémoires des Algériens et des feux de forêts qui ont battu tous les records cette année, des pluies orageuses ont pris le relais depuis hier. La rengaine est connue en pareilles circonstances: des avaloirs bouchés causant des embouteillages monstres même en cette journée de repos hebdomadaire où la circulation est très réduite. Le tramway reliant Bordj El Kiffan à la rue des Fusillés n’a pas fonctionné en raison d’une circulation impossible rue de Tripoli à Hussein Dey. Ce tronçon du tram a connu la même situation en mars dernier quand des trombes d’eau, qui dévalaient de la partie haute de la ville, ont débordé des avaloirs. Le même spectacle a été constaté dans plusieurs quartiers de la capitale où des coulées de boue bloquent tout trafic. Auparavant, un bulletin météorologique spécial (BMS) annonçait des pluies orageuses allant toucher plusieurs wilayas du nord du pays. Ce BMS prendra fin aujourd’hui à 18 heures et a concerné les wilayas de Chlef, Tipasa, Alger, Boumerdès, Aïn Defla, Blida, Medéa et Bouira. Les cumuls estimés, dans ces wilayas, ont atteint 40 mm. Les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa, Jijel, Skikda, Annaba, El Tarf, Guelma, Constantine, Souk Ahras, Batna, Oum El Bouaghi, Tébessa, Khenchela et le nord de Biskra, seront quant à elles, touchées par des pluie orageuses jusqu’ à demain à 12 heures. Les cumuls estimés, dans ces 14 wilayas, atteindront ou dépasseront localement 60 mm durant la validité, a également précisé le bulletin. Ces pluies clôturant ainsi une saison estivale caniculaire, donnent une alerte aux services de la voirie pour prendre les mesures qui s’imposent avant l’arrivée des grandes précipitations. Mais à quelque chose malheur est bon. Si ces pluies ont causé quelques désagréments aux citoyens, elle ont été, en revanche, d’un grand secours aussi bien pour la Sonelgaz que pour les services de la Protection civile. L’Algérie a connu une grave crise d’alimentation en énergie électrique qui a failli faire basculer le pays dans de graves incidents. Plusieurs régions du pays ont d’ailleurs connu des émeutes de l’électricité. Cette situation est d’autant aggravée que ces délestages intervenaient notamment en plein mois de Ramadhan où des centaines de milliers de citoyens ont été contraints de rompre le jeûne à la lumière des bougies. Accusée de toutes parts, débordée, la Sonelgaz a surtout mis en cause le recours accru à la climatisation durant ces journées caniculaires. Cette pratique a induit des pics de consommation exceptionnels durant le mois de juin, juillet et les premiers jours du mois d’août, selon les services de la Sonelgaz. «L’Algérie aura besoin de mobiliser une puissance supplémentaire de 1200 MW afin de pouvoir couvrir une demande exceptionnelle durant les périodes caniculaires», a expliqué le Président-directeur général, Noureddine Boutarfa, dans l’une de ses innombrables interventions pour calmer les esprits. L’autre corps qui tire profit de ces précipitations est bien évidemment celui de la Protection civile. Jamais l’Algérie n’a connu autant d’incendies. Tous les spécialistes étaient unanimes à dire que ces sinistres ont dépassé l’imaginaire. Des dizaines de milliers d’hectares de couvert végétal, plus de 30.000 hectares et plus de 7000 maquis dévastés, selon le directeur général de la Protection civile, Mustapha Lehbiri, des arbres fruitiers, des moissons sont partis en fumée. Accentué en Kabylie, le drame a touché pratiquement toutes les wilayas du pays. Une situation qui a fait que les pompiers ont été très fortement sollicités si bien que près de 15.000 hommes ont été mobilisés jour et nuit contre les feux de forêts. Les feux sont éteints et la surconsommation en électricité a baissé: les pompiers et la Sonelgaz respirent mais le mal est déjà fait.