La qualification pour le Mondial 2010 a fait naître un énorme espoir en Algérie, qui s’apprête à disputer sa première CAN depuis six ans. Mais les blessures et les inquiétudes du sélectionneur ont un peu refroidi l’enthousiasme général.
Rabah Saâdane n’a jamais brillé pour un optimisme débordant. Mais quelques semaines seulement après une qualification épique pour la Coupe du monde aux dépens de l’Egypte, l’expérimenté sélectionneur des Fennecs (63 ans) a de quoi nourrir quelques ambitions pour la Coupe d’Afrique des Nations. Un rendez-vous auquel les Algériens n’avaient plus goûté depuis 2004. Alors que les médias et les supporters se prennent à rêver d’un deuxième titre, vingt ans après celui décroché par la bande à Madjer, quelques éléments sont venus instiller le doute.
« Ne nous demandez pas l’impossible. La CAN tombe mal et on n’aura pas assez de temps pour récupérer toutes nos forces. On est essoufflés, a expliqué Saâdane mi-décembre. Ce sera difficile de passer au second tour. Ceux qui pensent qu’on est tombés dans un groupe facile se trompent lourdement. » Réalisme ou défaitisme ? Placés dans le groupe A, les Verts doivent effectivement se méfier de l’organisateur angolais et du Mali, impressionnant sur le papier avec les Momo Sissoko, Mahamadou Diarra, Seydou Keita et autre Frédéric Kanouté. Même la présence du Petit Poucet malawite – « pas du gâteau » – ne rassure pas Saâdane.
La Fédération s’en mêle
Au-delà des adversaires, le sélectionneur craint les conditions que vont rencontrer ses joueurs en Angola. Grosses chaleurs et humidité seront au programme de la compétition, surtout lors de la première rencontre face au Malawi, programmée lundi à 13h30. Une polémique a ainsi éclaté au sujet du lieu de préparation. Alors qu’un pays chaud semblait le plus indiqué, les Algériens ont posé leurs valises depuis le 27 décembre et jusqu’au 7 janvier au Castellet, près de Toulon. Or il y a aujourd’hui près de 20°C d’écart entre le sud de la France et Luanda. « Nous croyions que les températures seraient similaires à celles d’Alger, mais nous sommes trahis par la météo…», a lâché benoîtement Saâdane la semaine dernière.
Certains médias algériens se sont même fait l’écho de tensions internes entre joueurs et staff technique au sujet du règlement intérieur ou des primes. Au point que la Fédération (FAF) a jugé nécessaire de publier un communiqué dans lequel « elle tient à rassurer l’opinion publique sur l’excellente ambiance qui règne entre tous les membres qui composent le groupe » et dément que Saâdane a proposé sa démission.
Côté terrain, l’Algérie doit aussi faire face aux blessures de trois cadres. Auteur du but qui a envoyé les siens en Afrique du Sud, le défenseur de Bochum Antar Yahia pourrait manquer les deux premiers matchs à cause de douleurs aux adducteurs. Une incertitude plane également sur la participation d’entrée de Mourad Meghni (tendinite au genou) et Rafik Saïfi (angine). Pas de quoi réchauffer l’enthousiasme du patron.