Les femmes et les jeunes enjeu des législatives 2012

Les femmes et les jeunes enjeu des législatives 2012

En force sur les listes des partis

La forte présence des femmes sur les listes électorales figure parmi les nouveautés des prochaines législatives du 10 mai. Les partis sont tenus d’appliquer la loi adoptée par les deux chambres du Parlement portant élargissement de la représentativité de la femme au sein des Assemblées élues, en leur consacrant un taux de 30% dans les listes de candidatures, d’autant que la non-application de cette dernière annulera la liste du parti au niveau de la circonscription électorale.

La compétition s’annonce donc très rude, notamment avec l’affluence importante et remarquable des femmes, qui se lancent massivement dans l’aventure électorale. En effet, les candidatures de la formation du Parti des travailleurs (PT), pour les prochaines législatives, comptent onze femmes têtes de liste au niveau national. Mme Louisa Hanoune, qui a annoncé la nouvelle, a également affirmé que les listes du PT «comptent des syndicalistes de haut niveau, dont 12 secrétaires nationaux de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et 5 secrétaires généraux de fédérations». «11 femmes sont en premier rang des candidatures du PT», a indiqué Mme Hanoune, elle-même tête de liste de son parti à Alger. De son côté, le RND qui a déposé ses listes de candidats au niveau des 48 wilayas a relevé avoir présenté 154 candidates, alors qu’il n’était tenu par la loi d’en présenter que 140. En outre, deux de ses candidates sont tête de liste (Béchar et zone Maghreb et Moyen-Orient pour la communauté nationale établie à l’étranger), 20 sont placées en seconde position sur les listes et 24 autres en troisième position. Par ailleurs, aucune des listes de la coalition de l’Algérie verte, scellée entre le MSP, Ennahda et El Islah, n’est pilotée par une femme. Elles sont présentes sur les listes dans les limites de la nouvelle loi électorale imposant un tiers de femmes dans toute liste de candidature, soit le tiers, dans des positions, il est vrai, qui puissent leur permettre d’être élues, notamment 2e, 3e et 4e, voire 5e rang.

Concernant le Front pour le changement (FC), de son président Abdelmadjid Menacera, le nombre total des candidats est de quatre cent cinquante-six, avec cent quarante-six suppléants. Pour ce qui est de la femme, elle a obtenu un taux de 32% dans les listes principales, mais pas tête de liste. Selon lui, elle a obtenu la deuxième place dans onze wilayas, troisième dans vingt-quatre wilayas et quatrième dans neuf wilayas. Pour sa part, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) a émis une liste de 311 candidats auxquels s’ajoutent 90 suppléants. Les listes du parti de Mohamed Saïd contiennent 80% d’universitaires et 107 femmes. A Tissemsilt, précise un communiqué rendu public hier, le PLJ a présenté une liste féminine à 100%. Pour sa part, le FFS estime qu’il a présenté des listes équilibrées, caractérisées par la présence en force de la gent féminine. À titre d’exemple, la liste d’Oran du Front comprend 8 femmes, toutes universitaires, selon Hayane Mohamed Réda, tête de liste à Oran.

Salima Ettouahria

Nouvelle donne en politique

D’égale à égal

Selon le sociologue Aïssaoui Hamid, la désignation des femmes têtes de liste de partis «bannira à coup sûr l’idée selon laquelle l’élite ne peut se conjuguer qu’au masculin». Fortement représentée dans les secteurs de la Justice, de la Santé et de l’Education, la femme algérienne investit la vie politique. Au prix d’efforts soutenus, elle compte mener sa propre révolution. Des formations politiques, d’obédiences différentes, ont désigné des femmes comme têtes de liste des candidatures en prévision des prochaines législatives. Cette décision trouve sa pleine justification et sa référence majeure dans le contenu des discours du Chef de l’Etat, M. Abdelaziz Bouteflika, et ses orientations pertinentes. Les réformes politiques qu’il a engagées en mois d’avril dernier incitent les femmes algériennes à affronter des domaines qui n’étaient pas les leurs, tels que l’entrepreneuriat et le monde des affaires.

De même, il leur est recommandé une intégration plus effective dans la vie politique, et ce à travers une participation plus grande dans l’espace politique. Dans certains domaines, les chiffres sont largement en faveur de ces femmes avides de progression.

A titre d’exemple, et selon une étude élaborée en 2010, l’Enseignement supérieur compte plus 13.500 femmes, soit 34% du personnel du secteur. Ce qui était peu vraisemblable, voire impensable voilà quelques décennies. Cette montée fulgurante de la femme algérienne est saluée de toutes parts. On lui reconnaît sa volonté sans limite de mieux faire. Interrogé pour de plus amples éclaircissements, le sociologue Aïssaoui Hamid estime : «A contrario de ce qui se dit ici et là, notre société n’est pas misogyne.»

Longtemps absente, la gent féminine «aura son mot à dire», observe l’universitaire. Il fait savoir que l’équilibre, que tentent certains leaders de trouver au sein de leur formation, permettra d’«enrichir le discours politique».

S’il sera une première pour certaines femmes, d’autres ont déjà un passé riche. Connue et reconnue pour son combat de longue date, la dame de fer du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a récemment fait savoir que les candidatures de sa formation pour les prochaines législatives comptaient au niveau national onze femmes têtes de liste. Elle-même est au premier rang de la liste d’Alger. Voulant porter très haut l’étendard féminin, la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Nouara Djaâfar, a indiqué que «l’Algérie a réalisé un saut remarquable en matière de participation de la femme dans la vie politique».

Dans une sortie pour le moins surprenante, Abdallah Djaballah, président du Front de la justice et de la liberté, présente, de son côté, des femmes têtes de listes. Mieux, à Tissemsilt, le FJL a une liste féminine à 100%.

Contacté hier, Mehdi Larbi, enseignant à l’université d’Oran et sociologue, rappelle que ce saut qualitatif est «le résultat de l’investissement de l’Etat algérien dans les écoles et les universités». Il fait savoir que le rôle de la femme doit aller au-delà de ce statut de tête de liste d’une formation politique. A se fier à ses propos, «la femme doit assurer son propre développement en participant réellement dans l’élaboration des textes».

Fouad IRNATENE

Nouria Hafsi (UNFA) ne se présentera pas

“Je ferai campagne en faveur des femmes candidates”

Mme Nouria Hafsi, SG de l’UNFA (Union nationale des femmes algériennes), ne se présentera pas aux prochaines élections législatives et elle fera campagne pour la participation au scrutin et en faveur de toutes les femmes candidates. Selon l’intéressée, qui s’est longuement expliquée lors de la conférence de presse qu’elle a animée hier à la maison de la Presse Tahar-Djaout, sa candidature au scrutin du 10 mai prochain, particulièrement son classement en tête de la liste RND de la wilaya de Saïda n’auraient posé aucun problème, en principe, sachant notamment qu’elle fait partie des 15 fondateurs du RND, qu’elle est membre de son conseil national et qu’ au nom de l’UNFA, elle est la seule association à participer aux travaux de la commission ministérielle chargée de l’élaboration du projet de loi organique relative à la promotion de la participation politique de la femme. Mme Hafsi a tenu à préciser ensuite qu’elle s’apprête à investir le terrain en vue de sensibiliser la gent féminine à participer au scrutin législatif, tout en apportant son soutien total aux femmes candidates, toutes tendances confondues.

Mourad A.

Le FNJS dépose des listes électorales dans 47 wilayas

Le Front national pour la justice sociale (FNJS) a déposé des listes électorales au niveau de 47 wilayas, a indiqué hier un communiqué du parti. Le FNJS, présidé par M. Khaled Bounedjma, participera aux législatives du 10 mai prochain dans 47 wilayas, a précisé la même source, ajoutant que le parti ne sera pas présent à Tébessa en raison du retard accusé dans l’élaboration des dossiers de candidature au niveau de cette wilaya.

Concernant les candidats retenus sur les listes électorales, le FNJS a fait savoir que la commission nationale chargée de l’élaboration des listes a veillé à « donner leur chance aux jeunes et aux femmes » et « à impliquer toutes les franges de la société algérienne ». M. Khaled Bounedjma sera tête de liste dans la wilaya d’Alger où 15 femmes sont candidates, a précisé le communiqué, ajoutant que le parti avait placé une femme tête de liste dans la wilaya de Mila.

Front de L’Algérie Nouvelle

47 listes dont 10 conduites par des jeunes

A peine arrivé sur la scène politique, le Front de l’Algérie Nouvelle (FAN), mise tout sur la jeunesse, force vive de la nation, déclare son président, M. Djamel Benabdessalem, dans la conférence de presse qu’il a animée hier, au siège de son parti. La preuve, a-t-il ajouté à cet égard, sur les 47 listes du parti aux prochaines législatives, représentant 46 wilayas, plus une liste de France, 10 sont conduites par des jeunes âgés entre 28 et 40 ans. En outre, pas moins de 183 femmes figurent sur les listes de candidature, lesquelles renferment aussi des islamistes, des nationalistes et des démocrates. Le président du FAN a ensuite confié à la presse qu’il conduira personnellement la liste de son parti au niveau d’Alger. Comme bon nombre de partis jeunes, M. Benabdessalem a tenu à souligner les diverses qualités du programme de son parti avant d’exprimer ses ambitions de frapper un grand coup lors des prochaines législatives, pour peu que les conditions de déroulement de ce scrutin soient bien respectées. Concernant l’éventualité de contracter des alliances avec les autres formations politiques, l’ex-SG d’El Islah dira que son nouveau parti accepterait volontiers de faire alliance pour la coordination des efforts en matière de surveillance du scrutin électoral. M. Benabdessalem a abordé d’autres points relatifs aux élections législatives du 10 mai prochain, en reconnaissant notamment que beaucoup de partis rencontrent nombre de problèmes, durant cette période de préparation de la campagne électorale, comme les conflits internes, les phénomènes de tribalisme et de clanisme, la bureaucratie, l’intrusion de l’argent sale, l’arrivée massive des femmes et autres. Il a ensuite précisé que son parti, en l’occurrence le FAN, n’en souffre pas particulièrement, à cause de sa récente création, d’une part, et surtout du fait que la confection des listes électorales et le classement des candidats se sont faits par simple consensus. Au sujet du financement de la campagne électorale du FAN, le président du parti a souligné qu’elle se fera sur ses propres moyens, c’est-à-dire grâce aux fonds collectés au niveau des wilayas (en général des dons de militants et de particuliers).

Mourad A.

Front du changement

456 candidats principaux et 146 suppléants

Le président du Front du changement (FC), M. Abdelmadjid Menasra, a annoncé, mardi dernier à Alger, que les listes électorales de son parti pour les prochaines législatives comptaient 456 candidats principaux et 146 suppléants à travers le territoire national. M. Menasra a précisé, dans une conférence de presse, que son parti participera aux prochaines législatives au niveau de 48 wilayas et dans une des quatre circonscriptions électorales dans le Nord de la France. Le président du FC, qui a fait savoir que cinq candidats du bureau national, dont des membres du Parlement actuel, étaient inscrits sur les quatre listes du parti. Il a souligné que les listes ont été soumises au conseil national et adoptées par cette instance. M. Menasra a relevé la candidature de 6 sur les 20 députés sortants du parti. Le président du FC a affirmé que 90 % des membres inscrits sur les listes du parti étaient « hautement qualifiés », ajoutant que la représentation des femmes sur les listes principales du parti a atteint 32 %. M. Menasra a indiqué par ailleurs que le programme de son parti s’articulait autour de la consécration de la liberté et de la justice, la réalisation du développement et l’amélioration de l’instruction et de la santé du citoyen. Parmi les principaux axes du programme du parti figurent « l’instauration d’une seconde République, l’adoption d’un système parlementaire, un nouveau découpage administratif, la suppression des daïras et l’augmentation du nombre des wilayas, outre la consécration de la réconciliation nationale et la prise en charge des victimes du terrorisme ». Au volet social, M. Menasra a indiqué que sa formation politique se proposait de porter le SNMG (salaire national minimum garanti) à 30.000 DA, l’allocation de chômage à 5.000 DA et le filet social à 7.000 DA. Concernant les jeunes, le président du FC préconise le recrutement des universitaires sans concours et la création d’un Fonds, pour les jeunes, financé par les revenus du pétrole. Sur le plan économique, le programme du parti repose sur la facilitation de l’investissement particulier, la création de guichets au niveau des banques pour l’octroi de crédits bonifiés et l’encouragement de l’industrie alternative en vue de limiter les importations, notamment de médicaments. En matière de politique étrangère, M. Menasra a souligné que le programme de son parti prévoyait la concrétisation des projets de l’Union du Maghreb arabe (UMA), le parlement maghrébin et la Cour suprême maghrébine. S’agissant du processus électoral, le président du FC a préconisé la remise rapide des listes électorales à tous les partis pour révision et « assainissement ». « Nous n’alléguons pas qu’il y aura fraude mais il y a des lacunes que certains voudront mettre à profit à cet effet », a insisté M. Menasra. En réponse à une question sur la présence de salafiste dans les rangs du FC, M. Menasra a précisé que ces derniers « militaient sous la coupe du FC non du salafisme ». L’Algérie n’a rien à craindre de la démocratie ni de la liberté, a-t-il martelé.