La violence à la télévision, ça donne envie de tout casser. Sauf, hélas, la télévision Dessinateur de BD belge [ Philippe Geluck ]
La violence, problème fondamental actuel sur toute la planète, se développe dangereusement dans la société et envahit tous les domaines de la vie. Il ne s’agit pas seulement de la violence physique telle que la guerre, la torture, les attentats, les assassinats ou les agressions mais on constate aussi une violence économique qui s’exprime par l’exploitation, le chômage, le travail précaire, les inégalités salariales, l’endettement, la misère, la famine, le travail des enfants, … La discrimination, la ségrégation et la xénophobie sont des violences raciales. Le fanatisme, le fondamentalisme, l’intolérance sont des violences religieuses. Le chantage, la pression, le manque de communication, l’isolement, la résignation, … sont des violences psychologiques. La discrimination des femmes, des jeunes, des personnes âgées, des malades ou des handicapés sont aussi des violences. Enfin, on peut parler des violences lorsque les personnes sombrent dans la drogue, l’alcool, les médicaments, la folie ou le suicide. Qui ne subit pas de violence dans son foyer, son quartier, son lieu de travail ou d’étude ?
Comment ne plus la subir et comment ne plus la provoquer ?
Revoir l’actualité universitaire nous renseigne que l’université algérienne n’échappe pas à la crise multidimensionnelle (crise sociale, économique, identitaire, politique, culturelle, idéologique…) qui touche la société algérienne.
Cette nouvelle vague de violence nous vient cette fois de la télévision d’Ennahar et qui touche à la dignité de la communauté universitaire et les enfants du peuple en général qui fréquentent ces universités des pauvres par contraintes ainsi que les cités universitaires durant leurs cursus universitaire, loin des yeux de ceux qui sont privilégiés dans ce pays qui bénéficent des bourses à l’étranger, qui fréquentent les boite de nuit, consomment la drogue et adeptes de la prostitution qui ont fréquenté les grandes écoles, par l’argent du contribuable et par la suite accède aux postes de responsabilité par favoritisme.
À travers ce reportage diffamatoire qui nous renvoi au moyen âge sur la vie dans les résidences universitaires loin des réalités de l’université algérienne, permettez-moi ici d’exprimer notre grande déception quand au manque de professionnalisme et l’amateurisme dont ce sont rendu coupables les responsables de cette chaine et qui met en cause les acquis durement payés par les sacrifices de toute une société pour l’ouverture du champ audiovisuel et l’émancipation de la femme dans notre pays. Cette crise multiforme qui empêche l’émergence d’une société moderne attachés aux valeurs universelles dans le respect de notre culture, histoire et civilisation, mais c’est une occasion d’engager un vrai débat sur le mal qui range notre société et stigmatise tout un pan de notre société à savoir les femmes :
Nous avons tous fréquenté ces universités des pauvres et nous avons vécu dans les résidences universitaires durant notre cursus universitaire et nous avons toujours vécu en communautés (étudiants, enseignants et travailleurs) loin des différences (social, de sexe, de région et même de divers nationalités) vivent les même conditions et partagent un espace privilégié de culture et d’universalité, égaux en droit et devoir.
Une fois dans la vie active la plupart de ces étudiantes, qui sont souvent des filles issues de nos villages, régions sont devenues nos femmes, nos responsables même dans les métiers réservés jadis aux hommes, dans le même esprit sans aucun complexe. Mais aussi la plupart d’entre elles sont nos sœurs, nos enseignantes et même nos mères alors c’est ingrat de préjuger de sorte sur leur image et de les présenter dans une telle posture.
L’être humain en général n’est pas parfait, Dieu seul sait les idées folles que nous imaginons dans nos intimités et les soirées folles passée entre copains dans les chambres universitaires alors si on met à nu nos pensée ou folles intimes quel jugement qu’on aura de nous au sein de nos familles, avec nous amis mais ça relève des libertés individuelles et tant que ça ne touche pas l’espace public personne n’a le droit de s’ériger en conscience publique.
L’échantillon que nous a présenté la chaine Ennahar TV est loin d’être représentatif de l’étudiante algérienne mais un échantillon introduit par les réseaux de prostitution, de drogue et mafieux qui font du chantage et l’harcèlement aux étudiantes. Le tout dans une société soumise à la loi du silence au lieu de mettre des mécanisme pour sécuriser la vie estudiantine et mettre des cellule d’écoute et d’accompagnement pour l’émancipation et venir en aide aux plus démunies. Il est vrai que la femme est le symbole de la beauté et du charme par excellence, mais ces attributs aussi nobles et valorisants soient-ils ne suffisent pas pour permettre à la femme d’arracher ses droits à la dignité, autrement dit pour accéder à son émancipation.
La voie royale vers la liberté est celle du combat quotidien. Ce combat doit se mener sur plusieurs fronts : les études, l’intégration dans des associations culturelles, sociales, syndicales, voire dans les partis politiques, etc. Comme tout engagement dans un combat requiert de la bravoure, de la patience et de l’intelligence, la jeune fille doit pouvoir refuser toute soumission à des diktats de mauvaise interprétation de d’ordre religieux ou sexiste. Elle doit également conjurer la fatalité de l’inégalité naturelle des droits entre les hommes et les femmes. Enfin, elle est tenue d’accepter les sacrifices dus au travail bien fait, aux études longues et pénibles.
Par les études, la jeune fille accède à un statut lui garantissant une autonomie sociale : dès lors qu’elle touchera un salaire, elle ne dépendra économiquement ni de ses parents, ni de son futur époux d’une part, d’autre part, grâce à son instruction et à sa culture la future femme s’imposera comme actrice dans les débats politiques et philosophiques que la société engagera, et par conséquent elle plaidera elle-même sa propre cause, comme dit le dicton « On n’est jamais mieux servi que par soi-même. »
En rejoignant le mouvement associatif, la jeune femme, par sa contribution, saura apporter la preuve qu’elle n’est pas un paria (misérable, exclue…) de la société, meilleure manière de battre en brèche l’idée selon laquelle l’égalité des chances entre les sexes, est un fléau moral. En définitive, la femme se doit d’investir tous les créneaux de la vie politique, intellectuelle et culturelle au même titre que l’homme pour apporter la preuve que, même si effectivement les différences existent, elles ne sont pas d’ordre sexuel mais de l’ordre des compétences et des capacités entre personnes : des femmes peuvent dépasser des hommes dans divers domaines, le contraire aussi est valable.
Aujourd’hui la femme algérienne est la première victime de la société, notamment du code de la famille qui la prive de tous ses droits. Ce code (faux) est appelé à être réformé dans le sens de l’égalité des droits entre l’homme et la femme en Algérie. Pour atteindre cet objectif, hommes et femmes de ce pays épris de liberté et soucieux de l’avenir de leur pays doivent unir leurs forces car au-delà de l’émancipation de la femme, c’est l’arrimage de l’Algérie dans la modernité et le progrès qui est en jeu. Une nation ne peut évoluer ni prospérer si la moitié de sa population est asservie. De l’avenir de la femme dépend celui de l’homme. Aragon disait ceci : « La femme est l’avenir de l’homme. »
Pour que se réalise ce rêve, les étudiantes comme toutes les jeunes filles et les femmes doivent se mettre à l’ouvrage en multipliant l’activité féminine dans le cadre de collectifs d’étudiantes, d’associations mixtes. Alors à vous les femmes !
Mais cette violence ne s’arrête pas la et ne touche pas que une frange de la communauté universitaire, alors pour ne pas faire plaisir à la chaine Ennahar TV parlons d’autres formes de violence auquel fait face les étudiants dans le milieu universitaire !
Il est aussi d’ordre :
Administratif : caractérisée par une gestion bureaucratique, archaïque et rentière des affaires des universités et des résidences universitaires à l’échelle nationale.
– Comment moderniser l’administration universitaire ? Comment améliorer ses prestations et lui rendre sa crédibilité vis-à-vis de la communauté universitaire ?
– Quel bilan faire de la gestion administrative de l’université et des résidences après 50 ans d’existence ?
Pédagogique : Après avoir été victimes d’un système éducatif, les étudiants payent le prix de la mauvaise architecture de l’Enseignement Supérieur actuel caractérisé par un système d’évaluation contesté et un système d’orientation aberrant qui ne répond pas aux aspirations des étudiants. Ajouter à cela, les circulaires pédagogiques qui se font au gré des responsables ! Manque cruel de (documentations, stages pratiques, infrastructures, enseignants, outils de modernité, mobilité…) Quelles normes adopter pour redresser le niveau et la qualité de la formation ?
Social : Vu la dégradation continue du niveau de vie au niveau des résidences universitaires à l’échelle nationale qui engendre de multiples formes de violences causées par : Une bourse médiocre qui ne répond pas aux besoins de l’étudiant qui le rend otage et dépendant. LA mauvaise qualité des prestations.
Que prévoir pour améliorer les prestations et le niveau de vie de l’étudiant pour qu’il ne soit pas victime du chantage des manipulateurs de tout bord ? Il faut se préparer au changement radicale du systèmes des œuvres universitaire et donner un statut de large autonomie à l’étudiant pour disposer de son argent et préparer l’environnement locatif à recevoir des jeunes dans la ville , car c’est une question de réalisme et d’époque induite par une impérieuse nécessité d’adaptation constante aux réalités socio-économiques, si on veut progresser.
L’évolution est telle que cette faculté d’adaptation devient souvent une question de survie. Cette réalité nouvelle doit nous inciter à adopter des aptitudes en symbiose avec le progrès et la réussite. Le changement a seulement besoin d’une orientation qui éviterait l’effet du hasard et de la fantaisie. Tous, nous devons nous prémunir, d’ores et déjà, contre les craintes et les appréhensions injustifiées des idées nouvelles qui transcendent nos égoïsmes. Ainsi sera débarrassé le secteur des œuvres universitaire de ses scories.
Politique : L’université n’échappe pas à la crise politique qui secoue le pays et à la politique de l’Enseignement supérieur adoptée depuis l’indépendance à ce jour. Ce qui a ébranlé les fondements de l’université algérienne ! Cette dernière est devenue un lieu d’affrontements entre les différentes formations politiques par le biais de leurs organisations satellites. Ce qui fait qu’aujourd’hui, la communauté universitaire se retrouve dépolitisée plus qu’elle ne l’est intellectualisé et se voit très éloignée de ses missions scientifiques ! Ses éléments sont réduits aux simples colleurs d’affiches, remplisseurs de salles, décorateurs de compagnes électorales, … En d’autres termes : de la chair à canon !
Question : quelle politique adopter pour l’Enseignement supérieur pour qu’elle puisse répondre aux aspirations de sa communauté et de ses différents partenaires ?
Que reste-t-il des idées fondatrices de la démocratisation de l’enseignement supérieur du seul point de vue de l’émancipation de l’homme et de la noble ambition du pôle d’excellence ? Quel sens a revêtu de nos jours l’expression souvent répétée « conditions de vie et de travail ? » Où sont passées les vertus du dialogue fécond ? Pourquoi le souci de servir et d’être est remplacé par le souci d’avoir ? C’est certainement par une réponse à toutes ces questions que de grands changements doivent s’opérer pour rétablir un équilibre indispensable entre les efforts de l’état et résultats sur le terrain.
Yahia Haroune
Ingénieur d’Etat en Hydraulique et cadre dans une entreprise publique diplômé de l’université de Bejaia , Master 2 en systèmes territoriaux , développement durable et aide à la décision de l’école des mines de Saint Etienne, ex-membre du comite universitaire de Bejaia, résident à Targua Ouzemmour. 15 ans dans le mouvement associatif.
Sayah Karim