Le ministre de la Poste et des TIC, Moussa Benhamadi, s’est distingué ces derniers mois par ses promesses non tenues, lancées tambour battant, concernant le lancement de la technologie de la 3G en Algérie.
La dernière en date, était le 4 avril dernier, lorsqu’il a annoncé devant les membres de la Commission parlementaire du transport, de la poste et des télécommunications, que le lancement de la 3G » se fera juste après l’acquisition de Djezzy par l’Etat (c’est-à-dire), dans deux à trois semaines « .
L’échéance arrive à terme et rien ne vient confirmer les dires du ministre. Ce dernier n’ayant plus d’argument à faire valoir, a déclaré, avant-hier : » Je reconnais avoir annoncé, à plusieurs reprises, des dates pour le lancement de la 3G, mais cela dépend entièrement de l’achat par l’Etat de l’opérateur Djezzy « . Expliquant que l’Etat ne veut pas priver l’opérateur de téléphonie mobile « Djezzy », qui compte actuellement plus de 17 millions d’abonnés, du marché de la 3G, et a donc décidé de reporter l’opération pour l’intérêt général. Sur ce point, force est de relever que le flou reste entier. Après avoir prédit le règlement du dossier dans un délai ne dépassant pas les trois semaines, le ministre de la Poste et des TIC tente de se rattraper en précisant que le rachat de « Djezzy », est une » opération complexe qui nécessite le temps nécessaire.
» Une déclaration qui sonne comme » un rappel à l’ordre « , d’autant que du côté du ministère des Finances, concerné lui aussi, par l’opération du rachat, les choses ne sont pas aussi évidentes. D’autant que Benhamadi avait déjà laissé entendre que la balle est dans le camps du Premier trésorier du pays, censé trouver une solution à ce dossier. En fait, se prononçant sur ce sujet, le ministre des Finances, Karim Djoudi, s’est limité à affirmer que » le jour où on finalisera et on signera l’accord, je parlerai de ce dossier « . Autrement dit, l’imminence du règlement du dossier de l’opérateur Djezzy, est peu probable, contrairement aux affirmations de Benhamadi. Djoudi a également expliqué qu’il y a « une action gouvernementale concertée aussi bien sur la 3G que sur le dossier Djezzy, tout se fait dans la concertation. » Pourtant, les déclarations du ministre des Finances étaient, ouvertement, contredites par son collègue de l’exécutif, qui s’est permis une » belle annonce « , avant de revenir sur ses propos. Une contradiction qui donne à croire que la gestion de ce dossier connaît des tiraillements au sein du gouvernement. Cependant, force est de relever que les autorités tiennent toujours à leur discours sur la promotion des nouvelles technologies de l’information et de la communication, et n’hésitent plus à mettre en avant les efforts consentis dans ce domaine.
Moussa Benhamadi ne s’est d’ailleurs pas empêché, avant-hier, d’indiquer que l’Algérie a décidé de se doter de la 3G car la 4G reste une « technologie instable » qui fait l’objet d’une rude concurrence commerciale entre les Etats-Unis et l’Union européenne (UE). Selon lui, la 4G exige l’acquisition par les utilisateurs d’appareils téléphoniques mobiles « excessivement chers « , alors que la 3G peut être fonctionnelle avec des téléphones portables ordinaires. Il est à préciser par ailleurs, que l’Algérie est à la traine dans le domaine des nouvelles TIC. Toutefois, les classements effectués par des organisations internationales n’ont jamais été du goût des responsables du secteur.
Par Aomar Fekrache