Des familles de personnes disparues pendant la décennie noire ont tenté vainement d’organiser samedi une manifestation publique à la Grande poste d’Alger. Mais la police a dispersé les manifestants, environ une cinquantaine de personnes qui brandissaient les portraits des disparus tout en réclamant « justice et vérité avant la réconciliation ».
Pour rappel, cette tentative de manifestation à laquelle s’est greffé Ali Belhadj, l’ex numéro 2 du FIS dissous, histoire de faire parler de lui, a eu lieu ce samedi 29 septembre qui correspond au septième anniversaire de l’adoption de la charte pour la paix et la réconciliation nationale ».
Pour cette occasion d’ailleurs, les familles des personnes disparues ont rendu publique un communiqué dans lequel elles commencent par noter que « sept années auront écoulées depuis la promulgation de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, qui a privé toutes les victimes de leur droit à la Justice et la Vérité ».
Dans le même communiqué, les auteurs rappellent aussi leur combat pendant toutes ces années, résistant à ce qu’ils qualifient de « harcèlement » de la part des services de sécurité, notamment lors de l’organisation des rassemblements pacifiques hebdomadaires devant le siège de la Commission consultative de protection des droits de l’homme.
Un harcèlement, condamné par les instances internationales, ajoute le communiqué qui constate que ces condamnations ont fini par apporter leurs fruits, puisque les autorités algériennes ont changé leur attitude. Un changement qui trouve sa signification dans les récentes annonces du ministère des Affaires étrangères qui a déclaré que « l’Algérie est prête à accueillir le Groupe de Travail sur les Disparitions Forcées (GTDF) onusien ».
Les familles des disparus, tout en exigeant que ce groupe « puisse mener sa mission en toute liberté et sans conditions » affirment l’accueillir avec « satisfaction ». Cependant, elles redoutent que le changement de ton de la part des autorités « n’entre dans une campagne médiatique menée par certains organes du régime ».
Et c’est pourquoi, les familles des personnes disparues « réclament que le traitement de ce dossier épineux passe par une commission de vérité sur les disparitions, composée de juristes et personnalités nationales indépendantes et intègres ». Enfin, les signataires du communiqué appellent les autorités algériennes « à agir de bonne foi en ratifiant la Convention internationale contre les disparitions forcées, signée le 06 février 2007 ».