Les familles des « accusés » dans l’affaire de Leith organisent un sit-in

Les familles des « accusés » dans l’affaire de Leith organisent un sit-in

L’affaire du nourrisson enlevé au mois d’avril dernier de l’hôpital de Constantine a encore rebondi avant-hier. Proches et amis des six travailleurs présumés impliqués dans l’enlèvement du petit Leith de la nurserie du CHU Dr Benbadis se sont rassemblés devant le siège de la cour de Constantine.

Une centaine de personnes avaient organisé tôt le matin un sit-in devant la maternité avant de se diriger vers la direction de l’établissement hospitalier où leur demande de rencontrer le premier responsable du CHU a essuyé un refus.

Par dizaines ils improviseront alors une marche vers le siège de la cour de Constantine, en plein centre-ville, où ils clameront l’innocence et exigeront même la libération de leurs parents et amis incarcérés depuis le mois de juin dernier. Devant leur refus de se disperser, une promesse leur a été faite qu’ils seront reçus aujourd’hui mardi par le procureur général, avons-nous appris sur place. Ce mouvement a été organisé à la suite du rejet pour la seconde fois, par la chambre d’accusation, de la demande de libération provisoire formulée par les avocats de six des dix présumés impliqués dans les faits.

Une sage-femme, deux infirmières, deux coursiers et un agent de sécurité ont donc essuyé pour la seconde fois une fin de non-revoir du tribunal de Ziadia.

Selon les proches des accusés, deux parmi les incarcérés, la sage-femme et un infirmier, seraient en grève de la faim depuis plus de 72 heures.

Par ailleurs, selon une source proche du dossier, l’affaire n’a même pas été retenue pour la prochaine session criminelle. Les raisons, avons-nous appris encore, seraient dues au fait que l’instruction n’a toujours pas été bouclée. Plus de 150 personnes ont été entendues par l’institution judiciaire depuis le début de l’enquête.

Les principaux accusés dans cette affaire qui a défrayé la chronique durant le mois de mai dans toute la région, le couple de kidnappeurs en l’occurrence, et l’agent de sécurité de la maternité ayant fomenté le coup avec les deux premiers cités, n’ont pas, quant à eux, jugé utile de formuler depuis leur incarcération une quelconque demande dans ce sens. Zina B. et son époux S. Nacer, ainsi que l’agent dit Aziz, se savent gravement impliqués dans cette affaire et qu’ils encourent de lourdes peines au regard des charges retenues contre eux.

Pour rappel, S. Nacer avait, dans la nuit du 27 avril dernier, réussi avec la complicité de nombre d’employés du centre hospitalo-universitaire de Constantine à faire sortir de la nurserie de la maternité le petit Leith âgé à peine d’une semaine. Sa femme Zina, ayant préparé bien avant son coup et qui avait simulé quelques semaines plus tôt une grossesse puis un accouchement au moment des faits, s’est chargée par la suite d’héberger le petit garçon.

La mobilisation des forces de sécurité au plus haut niveau avait fini par identifier les ravisseurs avant de retrouver l’enfant, dix-huit jours après son enlèvement, au domicile de Zina B. à Tamalous, dans la wilaya de Skikda.

Il sera remis le lendemain, après avoir subi un examen médical, à ses parents au cours d’une cérémonie officielle à laquelle avait pris part le chef de sûreté de la capitale de l’Est.

Amine B.