Les familles des 17 marins pris en otages par des pirates somaliens décident de passer à une nouvelle étape dans leur protestation pour maintenir la pression en vue d’obtenir la libération des leurs.
Elles ont décidé de passer leurs prochaines nuits devant le siège de l’entreprise IBC, propriétaire du navire MV Blida, détourné début janvier. Une décision qui sera mise en application dès ce soir, assure Mlle Ben Kaci, dont le jeune frère figure parmi les otages. «La prise d’otages des marins s’éternise et on se voit dans l’obligation d’élever la pression dans l’espoir de voir cette mésaventure prendre fin le plus tôt possible.
C’est pourquoi nous avons décidé de nous retrouver dès ce soir devant le siège de l’IBC, où nous comptons passer les nuits à venir», nous a-t-elle déclaré, hier. Elle dira que cette matinée, les familles des 17 marins tiendront un rassemblement devant le siège de la chancellerie jordanienne à Alger. Elle a expliqué que cette énième action de protestation sera soutenue par d’autres marins, et assure que ces derniers seront présents en grand nombre en guise de solidarité avec leurs collègues. Le choix de l’ambassade de Jordanie n’est pas fortuit.
Une telle option est motivée, explique la même source, par la nationalité jordanienne de l’affréteur du navire MV Blida, seul à mener, jusque-là, des négociations avec les pirates somaliens. Déterminées à ne pas lâcher du lest dans leur façon de revendiquer la libération des leurs, les familles des 17 marins multiplient les rassemblements devant les sièges des institutions concernées par cette affaire, et ce, dans une dynamique de contestation qui sera maintenue, disent-elles, jusqu’à la libération de leurs proches.
Et pour cause, en plus du sit-in de ce matin, une autre action similaire est programmée pour jeudi prochain et le choix du lieu sera décidé ultérieurement. «Pour la journée de jeudi, nous allons tenir un sit-in devant le siège des transports ou devant celui de la présidence de la République», explique
Mlle Ben Kaci. On retiendra en outre à travers ses propos que les familles des otages sont également en colère contre les autorités algériennes qui, selon la même source, «ne font pas le nécessaire et n’exercent pas assez de pression sur l’affréteur jordanien pour accélérer le dénouement de cette affaire».
Les négociations avancent mais lentement
Pour sa part, Nasserdine Mansouri, directeur général de l’entreprise IBC, nous a indiqué hier que les négociations entamées entre l’affréteur jordanien et les pirates sont toujours en cours. «Le dialogue n’est pas rompu,
néanmoins les négociations avancent lentement», a déclaré le DG de l’IBC en s’abstenant de donner la moindre échéance quant à l’aboutissement des pourparlers. Il a informé par ailleurs qu’il envisage de rencontrer jeudi prochain les familles des marins pour, dit-il, «faire le point de la situation». Les familles sont, de leur côté, résolues à maintenir très haut la barre de la protestation dans l’espoir, souligne Mlle Ben Kaci, «de retrouver nos siens au moins avant le Ramadhan».
Par Karim Aoudia