Les familles de disparus réclament le droit à la vérité et à la justice

Les familles de disparus réclament le droit à la vérité et à la justice
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Ce week-end, lors d’un séminaire , intitulé «Les disparitions forcées en Algérie : un crime contre l’humanité» qui a regroupé des hommes de loi, des représentants des droits de l’homme et les concernés par les disparus, la présidente du Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA), Nassera Dutour, est revenue sur l’état d’esprit des nombreuses familles de disparus. Selon elle, les familles qui n’ont pas fait leur deuil demeurent prisonnières de ce passé si lourd à porter « il n’est pas question de baisser les bras avant de connaître toute la vérité et que justice soit rendue. » précise-t-elle.

Cette rencontre a permis à des personnalités de revenir sur certaines dispositions de la Constitution et sur le calvaire des familles des disparus. Le professeur Madjid Bencheikh, ex-doyen de la faculté d’Alger et ancien président d’Amnesty International, estime que le fait d’introduire de manière autoritaire dans la Constitution, lors de sa révision, une référence à la charte sur la réconciliation nationale ne peut en aucune manière constituer une solution ou une clôture des dossiers des disparitions forcées.

«Tant que les familles des disparus n’ont pas de réponse à leur préoccupation, elles continueront à réclamer la vérité et la justice et de combattre pour l’obtenir», dit-il, précisant que le phénomène des disparitions forcées aux termes du Statut de Rome constituent un crime contre l’humanité lorsqu’elles sont généralisées ou systématisées. Le Pr Bencheikh a relevé qu’en Algérie, la pratique de la disparition a touché des milliers de familles et aucune wilaya du pays n’a été épargnée.

Selon la Commission présidée par Farouk Ksentini, il y aurait près de 6200 disparus, alors que d’autres sources avancent un chiffre avoisinant les 10 000.