Comme annoncé, les hospitalo-universitaires durcissent le ton en décidant d’aller crescendo dans la contestation. Le conseil national du Syndicat des hospitalo- universitaires chercheurs, qui s’est tenu ce jeudi, a en effet entériné la résolution des assemblées générales appelant à un durcissement du mouvement de protestation
A ce titre, cette instance du syndicat a pris la décision d’étendre le mouvement à l’enseignement et de ne pas se suffire seulement, comme cela a été le cas lors des trois jours de grève de la semaine dernière, de l’arrêt des activités de soins.
«Nous allons décréter la grève illimitée dans toutes les facultés de médecine, a indiqué Reda Djikdjik, membre de la direction du syndicat ajoutant que «cette grève sera entamée dès la fin du mois de janvier en cours ou au début du mois de février.
Le préavis de grève sera déposé la semaine prochaine». Les activités de soins seront, à leur tour, touchées par la grève puisque le principe d’une grève cyclique de trois jours par semaine a été retenu. «Nous ne pouvons décréter une grève illimitée sur ce plan et ce, pour ne pas pénaliser les malades», dira encore notre source.
Ainsi donc en plus du conflit qui les oppose au ministère de la Santé qui n’a pas répondu favorablement à leurs revendications relatives à l’augmentation de certaines indemnités et à la mise sur pied d’une commission d’enquête sur la pénurie du médicament , les hospitalo-universitaires ouvrent ainsi un autre front avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en vue , sans doute aucun, de faire plus pression sur les pouvoirs publics puisque l’action relative à l’arrêt des activités de soins ne semble pas en mesure de peser lourd dans la balance.
«Nous allons interrompre les cours et bloquer les examens», a affirmé Reda Djikdjik. Cette action aura certainement des conséquences sur les étudiants, notamment ceux en fin de cycle. Lors de l’assemblée générale du Centre, tenue le mardi dernier, une partie des intervenants a plaidé pour l’arrêt des activités pédagogiques et donc l’arrêt des cours dans les facultés et ce, pour faire plus pression sur les pouvoirs publics.
Le conseil national du Syndicat des hospitalo-universitaires a aussi dénoncé le ministère de la Santé qui a eu recours à la justice pour arrêter le mouvement de grève observé la semaine dernière. «Nous étions surpris du recours par le ministère de la Santé à la justice ce d’autant que cette dernière a prononcé un jugement, mercredi passé, attestant l’illégalité de la grève», ajoute Reda Djikdjik. Une démarche qui a contribué au durcissement du mouvement de protestation.
Ce dernier a été motivé par la pénurie cyclique du médicament qui handicape lourdement le travail des hospitalo-universitaires et, par voie de conséquence, pénalise les malades. «Une situation catastrophique», notent à l’unisson, les protestataires. D’où la nécessité pour eux de mettre fin à cette pénurie et l’installation d’une commission d’enquête indépendante pour déterminer les causes de cette situation. Ils ont plaidé pour la création d’une agence nationale du médicament.
De plus, les hospitalo-universitaires revendiquent aussi l’amélioration du régime indemnitaire et, à ce titre, ils demandent l’augmentation de quatre primes, dont celles relatives à la contagion et au rendement. Pour cette derrière indemnité, le ministère de la Santé propose juste une augmentation allant de 0 à 20% alors que le syndicat veut 30% et avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. C’est dire que le syndicat n’a pas obtenu satisfaction, d’où le durcissement de son mouvement de protestation.
Kamal Hamed