Les facteurs conduisant à la fermeture des PME en Algérie doivent être étudiés (chercheur)

Les facteurs conduisant à la fermeture des PME en Algérie doivent être étudiés (chercheur)
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ALGER- Les facteurs contraignant les Petites et moyennes entreprises (PME) à déposer le bilan doivent être étudiés et analysées de manière « approfondie » afin de remédier à cette situation, a recommandé lundi à Alger, l’universitaire Ahmed Bouyacoub.

M. Bouyacoub, qui est professeur à l’université d’Oran et directeur du Laboratoire de recherches en économie et gestion des entreprises (LAREGE), a relevé que malgré tous les encouragements et les facilitations accordées par l’Etat à travers divers mécanismes, « le taux de création des PME est en baisse et celui de leur mortalité est en croissance ».

« Plusieurs entreprises, créées il y a dix ans, n’existent plus d’où la nécessité de s’interroger sur les raisons ayant amené les opérateurs économiques à créer des entreprises pour disparaître par la suite », a souligné cet universitaire.

Primé récemment pour son travail de recherche sur les PME, M. Bouyacoub a rappelé qu’il avait déjà recommandé que les wilayas devraient être évaluées sur le taux de création et d’innovation, ajoutant que celles-ci devraient être aussi évaluées sur tous ce qu’elles entreprennent pour inciter à l’investissement.

A titre d’exemple, il a fait observer que les chercheurs ignoraient le taux de chômage par wilaya, estimant que l’investissement au niveau local demeurait un créneau permettant au pays de se développer et de créer de l’emploi.

Auteur d’une étude  intitulée « Principales caractéristiques des PME dans la wilaya d’Oran », M. Bouyacoub a mené, dans le cadre de son étude, une enquête de terrain ayant porté sur un échantillon de 219 PME à Oran,  souffrant d’une « insuffisance de capital humain en matière de disponibilité et de niveau de qualification », a-t-il constaté.

Les PME, dans leur majorité, restent « volontairement locales et refusent la croissance dans leur secteur », a-t-il relevé, soulignant qu’une grande partie des entrepreneurs « diversifient fortement leurs activités, en sortant volontairement de leur métier principal et en restant petits ou moyens dans toutes ces activités ».

« Il y a un syndrome de +la peur de la grande taille+ qui n’est dépassé que par un très petit nombre de PME, qui restent principalement familiales », a-t-il ajouté, considérant que cette démarche ne permettait pas une véritable croissance de ces entreprises.