Les expropriés de la pénétrante de Béjaïa: « Payez-nous nos indemnisations! »

Les expropriés de la pénétrante de Béjaïa: « Payez-nous nos indemnisations! »

La «trêve» n’a été que de courte durée, le rituel de fermeture des routes par les citoyens s’invite de nouveau dans la wilaya de Béjaïa.

Depuis le début du mois en cours, ce fléau a réapparu à trois reprises sur les routes de Béjaïa, devenues un enfer pour les usagers en cette période estivale. Après l’action musclée sur la Route nationale 09, reliant Béjaïa à Sétif au niveau de Tala Khaled (Aokas), oeuvre des citoyens de la région, c’était ensuite au tour de la RN26 de subir un blocus à l’entrée de la commune d’El Kseur, les automobilistes étaient alors contraints de passer par Amizour pour contourner cette route et gagner le chef-lieu de wilaya.

Hier, cet important axe routier a fait de nouveau parler de lui. Des citoyens touchés par l’emprise de la pénétrante autoroutière de Béjaïa sont venus réclamer leurs indemnisations suite à l’expropriation de leurs terrains dans le cadre de la pénétrante autoroutière. Ces mêmes propriétaires terriens des régions situées à proximité du tracé de la pénétrante se sont déplacés au chef-lieu de la wilaya de Béjaïa pour exiger le paiement des indemnisations liées à l’expropriation de leurs terrains sur le tracé de la pénétrante.

Alors que les expropriés des communes voisines ont été régularisés, ceux d’El Flaye, au nombre de 200, attendent toujours leurs dûs. «Nous avons satisfait toutes les démarches et répondu à toutes les exigences de l’administration des Domaines, mais à ce jour, nous n’avons reçu aucun centime», indiquait alors le porte-parole des expropriés. Les protestataires parlaient d’ «injustice» et attendaient de voir leur situation régularisée, faute de quoi «le recours à d’autres actions musclées n’est pas à écarter», menaçaient-ils.

Hier, ils ont mis à exécution leur menace en recourant à la fermeture de la RN 26. Une action qui n’a pas été sans conséquences sur le trafic routier. Les usagers contraints à de longs détours n’ont pas manqué de souligner leur mécontentement. «Ils ferment les routes. Ça n’a aucun sens. J’ai fait un détour de plus de 2 heures pour rallier la ville de Sidi Aich et des centaines d’automobilistes sont bloqués sur la route qui mène de Takrietz vers Zountar et le CW173 qui sont débordés», raconte un citoyen. «Il n’y a que les pauvres citoyens qui pâtissent de ces actes», indique un usager.

«Le non-paiement (indemnisation) des propriétaires des terrains cédés au niveau d’Aghmadh (Tassifth) pour l’autoroute n’explique par cet acharnement à pénaliser ceux qui n’ont aucun tort dans l’affaire», s’insurge un autre de la même région mais non concerné par l’indemnisation. «Ma famille, qui devait prendre le train d’Alger à partir de Sidi Aich à 7h20, l’a finalement raté», raconte un autre qui regrette la passivité des pouvoirs publics, en ironisant «tant que ce n’est pas un café littéraire vous pouvez couper les routes autant que vous voulez». Une sentence au sens le plus large du regret qu’éprouvent les usagers des différents axes routiers de la wilaya de Béjaïa. Une région réputée incertaine pour les déplacements.