Cela n’a pas empêché l’Algérie d’enregistrer un excédent commercial de 4,11 milliards de dollars pendant les cinq premiers mois de 2014 contre 4,48 mds usd à la même période en 2013.
La glissade se poursuit. Dangereusement. Un paradoxe. C’est en effet au moment où les prix du pétrole se tiennent prêts à s’envoler (à cause de la crise irakienne, Ndlr) tout en atteignant des niveaux qu’ils n’ont plus revus depuis neuf mois, que les recettes engrangées grace à la vente de l’or noir déclinent. A cause de la baisse de leurs exportations.
«Les exportations de l’Algérie ont atteint 28,53 mds usd durant les cinq premiers mois de l’année en cours contre 28,96 mds usd à la même période en 2013, en baisse de 1,5%, due essentiellement à un recul de plus de 2% des exportations des hydrocarbures», indiquent les chiffres communiqués par le Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes (Cnis), répercutés par une dépêche de l’APS datée d’hier qui précisent que «les exportations des hydrocarbures qui continuent à représenter l’essentiel des ventes algériennes à l’étranger avec 95,91% du volume global des exportations algériennes, sont estimées à 27,36 mds usd durant les cinq mois 2014, contre 28 mds usd à la même période de 2013, en baisse de 2,26%».
Cela n’a cependant pas empêché l’Algérie d’enregistrer un excédent commercial de 4,11 milliards de dollars pendant les cinq premiers mois de 2014 contre 4,48 mds usd à la même période en 2013. «L’Algérie a enregistré un excédent commercial de 4,11 milliards de dollars (mds usd) durant les cinq premiers mois de 2014 contre 4,48 mds usd à la même période en 2013, en baisse de 8,25%». A travers ces statistiques, c’est toute la problématique de la dépendance de l’économie nationale par rapport à ses exportations en hydrocarbures qui se pose. Encore une fois. Des rappels réguliers depuis au moins une année. Comme des coups de semonce. Avant la tempête. «Les hydrocarbures… ont constitué l’essentiel (96,72%) des ventes du pays à l’étranger les 11 mois de 2013» avait annoncé, le 21 décembre 2013, le Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes. Ce qui n’a pu enrayer la détérioration de l’excédent commercial.
«L’Algérie a réalisé durant les 11 premiers mois de l’année en cours, un excédent commercial de 10,22 milliards de dollars (mds-usd), contre 20,42 mds durant la même période de 2012…», avait souligné la même source. Soit une baisse de près de 50% sur douze mois. La manne pétrolière s’amenuise. Une conjoncture de moins en moins favorable qui trouve sa réponse dans le déclin annoncé des plus importants gisements d’hydrocarbures. «Nous sommes dans le même niveau de production que celui réalisé l’année dernière, mais avec une petite diminution de la production de nos partenaires en association qui est justifiée par certains gisements qui sont en déclin», avait affirmé, le 23 décembre 2012, le P-DG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine. La situation ne s’est apparemment guère améliorée.
Le Fonds monétaire international avait prévenu. «La priorité pour les pays exportateurs de pétrole de la région Mena est d’augmenter leur résistance à tout choc de baisse des revenus pétroliers, tout en diversifiant leurs économies face à une population active en augmentation rapide», avait recommandé l’institution de Bretton Woods dans un rapport rendu public le 8 octobre 2013.