La dégringolade des prix du pétrole qu’a connu le marché pétrolier mondiale ces dernières années a engendré des pertes financières colossales aux pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient et d’Afrique. La perte a été estimée à plus de 340 milliards de dollars en 2015, selon le Fonds monétaire international (FMI).
S’exprimant lors de l’Arab Fiscal Forum dans la capitale des Emirats arabes unis (EAU), la directrice générale du FMI a précisé que seules les pertes liées au pétrole des pays de Conseil de coopération du Golfe (CCG) s’élevaient à 340 milliards de dollars, soit 20% de leurs PIB combinés. Dans le même sens, le FMI a revu par deux fois à la baisse la prévision de croissance pour les EAU, la dernière fois le c’était le 23 janvier, la ramenant de 3,1% à 2,6%. En conséquence, les pays du CCG doivent augmenter leurs revenus en recherchant d’autres sources et simultanément restructurer leurs systèmes fiscaux.
D’après la directrice de cette institution, les prix pourraient rester bas pendant encore une longue période. Il est très important, dit-elle, que tous les pays exportateurs de pétrole réduisent leurs dépenses et travaillent à augmenter leurs recettes. « Ces économies ont besoin de renforcer leurs cadres budgétaires et reconcevoir leurs systèmes fiscaux en réduisant leur forte dépendance aux recettes pétrolières et en développant des revenus non pétroliers», a-t-elle conseillé.
A ce même sujet, plusieurs économistes et experts du secteur ont d’ailleurs attiré l’attention des gouvernements des pays exportateurs en Afrique sur l’urgence d’élaborer des politiques de diversification de leurs économies afin d’éviter la crise sociale.
Le président Nigérien Muhammadu Buhari, qui vient d’effectuer un voyage officiel en Arabie Saoudite va essayer de trouver des solutions communes efficaces et de discuter des voies et moyens pour atteindre une plus grande stabilité des prix des exportations du brut. Une démarche dictée par le besoin de faire face à la situation désastreuse que vit son économie d’autant plus que son pays a accusé des pertes de près de 63 millions dollars en, seulement l’espace de deux mois en l’occurrence novembre et décembre 2015.
Même situation est vécue par l’Angola, deuxième producteur d’Afrique et très dépendant de la manne pétrolière. Ce dernier avait annoncé des augmentations d’impôts en 2016 et pourrait procéder au licenciement des milliers de fonctionnaires ceci, en plus de la réduction drastique des dépenses publiques.