Après les dirigeants, les supporters et les joueurs étrangers déjà inscrits dans les listes des clubs du premier palier, ainsi que les médias qui ont été surpris par la décision de la FAF d’interdire le recrutement des étrangers dès la prochaine période des transferts. Afin d’avoir des explications, on est entré en contact avec l’un des membres de l’instance fédérale et pas des moindres. Ce dernier, fort en arguments, a tenu à justifier cette décision qu’il a qualifiée de nécessaire et même de patriotique.
«Payés en devises, comment ?»
La FAF à travers notre interlocuteur affirme qu’elle a pris le temps de peser le pour et le contre avant d’annoncer une telle décision, il faut dire qu’elle s’attendait sans doute à ce qu’elle soit décriée et rejetée par les principaux acteurs, à savoir les dirigeants des clubs, la presse et les joueurs, mais les arguments étaient tellement nombreux qu’il n’y avait, selon cette même source, aucune autre solution.
Dans son communiqué, la FAF avait mis l’accent sur «les difficultés financières, de l’impossibilité d’obtenir des devises légalement pour payer les salaires, indemnités de formation et de solidarité des joueurs étrangers ainsi que devant les agissements de certains agents de joueurs et autres acteurs du football peu scrupuleux» pour ensuite interdire le recrutement dorénavant des étrangers dans notre championnat, notre source s’est interrogée sur «la provenance inconnue des devises utilisées pour payer la plupart de ces joueurs étrangers, mais aussi les manières avec lesquelles ces mêmes clubs utilisent pour effectuer des transferts d’argent pour ces éléments.»
30 milliards par an aux étrangers !
Notre source nous a même révélé le chiffre impressionnant de 30 milliards de centimes équivalent de ce que nos clubs de l’élite ont déboursé en une année la saison passée, la FAF étant la seule partie habilitée à contrôler les versements des salaires par l’employeur aux employés, a constaté que le chiffre est en nette augmentation, et cela veut dire que les payement en devises d’une provenance inconnue sont en vogue, d’où cette décision de mettre fin au recrutement anarchique d’étrangers.
Des Africains recrutés et payés sans jouer
La FAF à travers ce responsable a indiqué aussi que plusieurs joueurs ont rejoint le championnat d’Algérie d’Afrique et sont repartis chez eux sans jouer la moindre minute, c’est le cas de l’USMBA à titre d’exemple qui a recruté Dieumerci Vua sans jamais l’aligner, à cause des exigences de son club formateur, en ce qui concerne
l’indemnité des droits de formation et de solidarité, c’est le cas aussi du MOB qui a eu affaire à ce genre de difficultés, un cas qui est en train de connaître actuellement l’USMH qui s’est retrouvée dans une mauvaise posture en ayant versé une somme à un joueur toujours sous contrat avec son club en Guinée et qui a sollicité la FAF pour régler le problème.
Darfalou, Kako et Manucho
Le cas de l’USMA est pour la FAF le mieux à exposer pour expliquer sa décision : «L’USMA avait dans ses rangs Darfalou, elle ne l’a pas utilisé, elle a préféré aller explorer la piste africaine et a recruté Manucho et Kako. Entre-temps, Darfalou est parti à l’Arba et l’USMA n’a pas pu profiter de ses recrues africaines et, au final, ces deux éléments ne veulent pas partir, ils seront donc payés jusqu’au dernier centime sans même jouer, et l’USMA retourne à la case départ et décide de racheter son propre joueur à l’Arba en déboursant près de 3 milliards, voilà un exemple des erreurs que nos clubs vivent à cause de l’ouverture du marché des joueurs étrangers et qui devrait être évitées à l’avenir grâce aux nouvelles lois, mieux vaut donner la chance aux jeunes que d’aller s’aventurer en ramenant des joueurs qui n’ont pas de niveau.»
Les clubs ne déclarent pas leurs étrangers
L’autre point soulevé par notre interlocuteur, c’est le problème lié à l’assurance, la réalité fait en effet mal, selon notre source : «Aucun club n’a déclaré ses joueurs étrangers à la CNAS, on a beau essayé de les en convaincre, mais ça ne se fait pas, cette situation est difficile à gérer, d’autant qu’elle renvoie tout sur le dos de la FAF. C’est d’ailleurs nous qui avions payé le capital décès à la famille d’Ebossé et non pas les assurances, car il n’était pas assuré, voilà une bonne autre raison pour mettre fin à ces pratiques douteuses et malsaines qui portent préjudice à notre football.»
A noter que la FAF n’a pas manqué de tirer à boulets rouges sur les agents qui font des Africains, notamment, leur marchandise, cela intervient après l’arrêt des concours FIFA organisée précédemment par la FAF pour l’obtention du diplôme d’agent de joueur, cela a mis une grosse pagaille dans le très actif marché des transferts.
S. M. A.