BEJAIA – Les participants au colloque international sur la transition énergétique se sont prononcés, lundi au premier jour de leurs travaux abrités par l’université de Bejaia, sur l’idée d’exploiter toutes les formes d’énergie disponibles qu’elles soient fossile ou renouvelable pour produire de l’électricité, au regard du contexte économique actuel.
« Il n’y’a pas de dualité entre les deux, mais une complémentarité », a soutenu, à ce titre, Mustapha Mékideche, président du Conseil national économique et social (CNES), qui estime que « l’important est d’assurer la sécurité énergétique du pays ».
M. Mékidèche plaide pour une démarche globale qui prenne en compte tous les atouts disponibles, au regard de la baisse de la production et des exportations nationales des hydrocarbures, couplée sinon à la baisse de leur prix du moins à leur fluctuation importante sur le marché mondial, avec comme conséquence des résultats de croissance mous.
L’expert, y va dans sa logique jusqu’à prôner, l’option de l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste qui reste, de son point de vue, une alternative fiable, du moins non dédaignable pour se préparer à l’après pétrole, et renflouer l’économie nationale, pour son balancement dans l’économie verte.
A l’évidence, a-t-il souligné, cette transition, considérée au demeurant imparable, « va nécessiter beaucoup de moyens, que seule une croissance forte est en état de fournir. » Pour l’heure, a-t-il relevé, malgré le plan national de développement des énergies renouvelables, établi depuis 2011, et ses projections sur l’échéance 2030, les résultats apparaissent modestes.
Seules 200 MWA ont été produits contre une prévision, arrêtée alors à quelque 2.000 MWA, a-t-il soutenu, rebondissant de nouveau sur « l’impératif de développer concomitamment et en complémentarité toutes les ressources qu’elle soient d’ordre conventionnel ou non.
A fortiori dans la perspective, de l’accroissement démographique et de la consommation en gaz des ménages, qui va atteindre quelque 35 milliards de M3 à l’horizon 2020 et qui suffira à peine à alimenter les centrales électriques actuelles ».
M. Mékidèche, n’a pas manqué, à ce titre, de souligner le poids de cette « tonalité » de disponibilité du gaz, en appelant à une politique plus efficace en terme de consommation électrique, jugée déjà « abusive ».
Lui emboitant le pas, Francis Perrin, expert à l’institut des relations internationales et stratégique (France) a abondé dans le même sens, à savoir le développement de toutes les ressources, précisant que les énergies fossiles ont encore un beau rôle dans le système énergétique mondiale et, qu’à ce titre, elles se trouvent quasiment sans concurrence.
« Le pardoxe, ou ce qui peut apparaître comme tel, c’est cette propension des compagnies majors à vouloir développer les énergies renouvelables, notamment en Europe, mais avec moins de prégnance aux Etats unis ». La tendance, y voit-il, est de nature à faciliter le recours à une transition plus affirmé à l’échelle planétaire.