En marge des premières Assises nationales de l’urbanisme, qui se sont tenues, dimanche et lundi, plusieurs experts ont plaidé pour la mise en place d’une stratégie nationale pour créer de nouvelles villes modernes, conformes aux normes internationales, et également mettre un terme à la précipitation dans la construction des logements
Le docteur en politique et aménagement de l’espace, Mme Karima Anouche, a, à cet effet, indiqué dans une déclaration, que le besoin de construire des logements au profit des nécessiteux et des jeunes, en respectant les règles de l’urbanisme, est aussi une science qui demande de la planification et une étude théorique basée.
Mme Anouche a, par ailleurs, estimé que les cités et les quartiers qui sont dépourvus de toute âme, construits dans une totale anarchie, et qui s’étendent à perte de vue, sont une preuve témoignant de l’absence, ou du moins, du manque de culture urbanistique en Algérie. Et selon elle, pour y remédier, il est indispensable d’encourager des bureaux d’études spécialisés, développer et consolider la formation des urbanistes. Pour elle, il est nécessaire aussi, d’inciter les jeunes universitaires à s’investir dans ce domaine riche en activités.
Quant à M. Lotfi Ladjroud, un sociologue-urbaniste et enseignant dans une université française, estime que les montants colossaux consacrés par l’Etat algérien à la construction des logements et des équipements publics permettent aux maîtres d’ouvrages d’être exigeants en matière d’urbanisme. « Il est déplorable de voir des cités construites à coup de milliards de dinars mais dépourvues de chaussées ou même de trottoirs », a-t-il relevé.
Pour lui, il est temps de changer le cour des choses et de faire appel aux compétences nationales ou étrangères, dans certains cas, pour commencer à construire de nouvelles villes dotées de l’ensemble des services et commodités semblables aux villes et capitales des pays européens et même arabes tels que les pays du Golfe.
M. Ladjroud a, en outre, estimé qu’il existait des techniques et d’autres nouveaux matériaux de construction capables d’embellir et de remédier au désordre dans lequel ont été construits certains quartiers durant les années 1990. Pour sa part, la chef d’entreprise de construction, Mme Samia Amar, a affirmé que les constructeurs algériens sont bien conscients de l’importance de l’urbanisme et de l’aspect esthétique dans l’aménagement et la réalisation des projets de logements.
Elle a estimé, dans ce même contexte, que ces premières Assises nationales de l’urbanisme constituent une occasion pour remédier à ces problèmes de constructions anarchiques et ouvrir le débat sur les voies et moyens d’incruster une culture urbanistique en Algérie.
Hiba B.