Les expériences des joueurs et des entraîneurs tournent souvent court: ces Algériens qui n’arrivent pas à s’imposer dans les pays du Golfe

Les expériences des joueurs et des entraîneurs tournent souvent court: ces Algériens qui n’arrivent pas à s’imposer dans les pays du Golfe

Joueurs et entraÎneurs n’arrivent pas à s’imposer au Golfe

Ces Algériens qui échouent dans le désert arabique



S’ils ne le sont pas vraiment dans leur propre pays, les entraîneurs algériens le sont encore moins au pays du Prophète, le vrai. En Arabie Saoudite, terre de pétrodollars et de football importé, nos techniciens ont, pour l’écrasante majorité, fait l’amère expérience d’un rapide retour à l’envoyeur après avoir à peine eu le temps de chauffer le banc de touche.

Le même constat est également valable pour la plupart de nos joueurs qui ont fait le discutable mais défendable choix de carrière de répondre aux sirènes de l’Orient avant de vite déchanter et de retourner au pays, tête basse et les poches pas toujours bien pleines.

Mais pourquoi alors nos entraîneurs ne réussissent-ils presque jamais en Arabie Saoudite ? En dépit de leurs profils différents, de leurs bagages techniques et intellectuels diversifiés et de leurs tout aussi distincts clubs employeurs, les Abdelkader Amrani (Al-Raed juillet-septembre 2015), Fouad Bouali (Najran 2015), Toufik Rouabah (Al-Taâwoun 2013-2014, Al-Ittifaq 2015) et Moussa Saïb (Al-Watani, juin-septembre 2008), mais aussi Menad Djamel, Noureddine Saâdi, Ouardi Mourad, Toufik Kourichi, Abdelkrim Bira et Younès Ifticène avant eux, sont repartis presque aussitôt après avoir défait leurs valises, à l’instar de leurs compatriotes Abdelhak Benchikha (Ittihad Kalba, 2014-2015) et Noureddine Zekri (Al-Wakrah 2014-2015) qui ont vécu pareille mésaventure dans le voisinage arabique, aux Émirats et au Qatar. Tous ces techniciens qui ont eu à s’exprimer à leur retour au pays ont surtout mis en exergue “les exigences parfois farfelues” des responsables saoudiens, qui changent d’avis plus promptement qu’ils changent de qamis et qui n’hésitent guère à exiger des miracles de leurs entraîneurs respectifs sous peine de se voir dégommer à la moindre défaite. Et si l’ex-sélectionneur national Abdelhak Bechikha a logiquement fait les frais des treize défaites de son équipe, l’Ittihad Kalba, ses autres compatriotes n’ont, pour la plupart, pas encore eu le temps de prouver leur savoir-faire qu’ils se sont fait limoger ou prier de résilier leur engagement “à l’amiable”. Cette mentalité que beaucoup ont qualifiée de “bédouine” n’a toutefois pas fait que des victimes algériennes, puisque de grands noms du management mondial, comme le Brésilien Carlos Alberto Parreira, ont eu à connaître pareil mode de fonctionnement inadéquat avec les exigences du haut niveau international.

L’autre exemple édifiant qui pourrait défendre “la cause” de nos techniciens mis en échec au golfe Arabique en raison, notamment, de la façon de penser de ces présidents milliardaires qui se croient tout permis et qui croient que tout se réalise en signant un gros chèque, puis en claquant des doigts, est venu de la capitale française où le Mister Carlo Ancelotti n’avait pas hésité, en 2013, au moment de son départ du Paris Saint-Germain, à mettre en exergue cette impatience des dirigeants arabes à travers le comportement de son président Nasser Al-Khelaïfi.

“Je ne me sentais pas vraiment à l’aise avec mes dirigeants. Je connais le milieu, je connais le métier, je sais que si le travail est mal fait, je serai remercié. C’est normal. Mais il y a le fond et la forme. Là, le club a cassé notre relation. J’ai commencé à penser que ce n’était pas le projet qui intéressait le club, mais les résultats à court terme. Or, tu ne peux pas dire à un entraîneur : Si tu ne gagnes pas, tu pars”, avait lancé l’Italien aux trois Ligues des champions comme entraîneur. Mais si “nos” entraîneurs peuvent bénéficier de ces circonstances atténuantes liées justement à cette mentalité punitive des responsables de clubs, “nos” joueurs qui ont tenté l’expérience au Golfe ne peuvent pas en dire autant, eux que la vérité du terrain a fini par trahir.

Farid Mellouli (Al-Qadissia), Akram Djahnit (Al-Arabi), Karim Matmour (Al-Arabi), Mourad Delhoum (Al-Nasr), Salim Boumechra (Al-Raed) et avant eux les Hadj Adlène, Noureddine Driouèche, Mourad Meziane (Al-Ittifaq) et Lakhdar Belloumi (Ettadamoun), entre autres anciens, ne se sont jamais imposés, rentrant en Algérie rapidement comme pour confirmer cette mode de l’échec à laquelle ont seulement échappé deux éléments, Abdelmalek Ziaya qui a porté à un moment les espoirs d’El-Ittihad, mais surtout Farid Cheklam, l’exception par excellence, qui est resté pas moins de quatre longues saisons à Najran.