Le mode de contrôle et de suivi initié par le Chef de l’Etat depuis quelques années, en ce mois de congé, afin d’évaluer le travail des différents secteurs, est une méthode participative qui permet de faire le diagnostic au niveau de l’état actuel d’évaluation des nombreux projets et programmes. Il vise à identifier les forces et les faiblesses au niveau de chaque secteur, de se rendre compte que le système de suivi et d’évaluation est considéré comme un outil de référence qui permet d’assurer une utilisation optimale des ressources disponibles et une gestion privilégiant les résultats.
Cette stratégie de suivi et d’évaluation des projets et programmes se déroule de manière participative en impliquant tous les acteurs de la chaîne. Il est considéré comme une manière transparente de rendre compte et un gage de bonne gouvernance.
Un programme ambitieux
Ce programme d’investissements publics concerne deux volets, à savoir :

– le parachèvement des grands projets déjà entamés, notamment dans les secteurs du rail, des routes et de l’eau, pour un montant de 9.700 milliards de dinars (équivalent à 130 milliards de dollars), et l’engagement de projets nouveaux pour un montant de 11.534 milliards de dinars (soit l’équivalent de près de 156 milliards de dollars) ;
– le programme 2010-2014 réserve plus de 40% de ses ressources à l’amélioration du développement humain, avec notamment près de 5.000 établissements de l’Education nationale (dont 1.000 collèges et 850 lycées), 600.000 places pédagogiques universitaires et 400.000 places d’hébergement pour les étudiants, et plus de 300 établissements de formation et d’enseignement professionnels.
Par ailleurs, on compte plus de 1.500 infrastructures de santé, dont 172 hôpitaux, 45 complexes spécialisés de santé et 377 polycliniques, ce à quoi s’ajoutent plus de 70 établissements spécialisés au bénéfice des handicapés.
Côté urbanisme, on compte 2 millions de logements inscrits dans ce programme, dont 1,2 million qui seront livrés durant le quinquennat, le reste devant déjà être mis en chantier avant la fin de l’année 2014. Le raccordement d’un million de foyers au réseau du gaz naturel et l’alimentation de 220.000 foyers ruraux en électricité, l’amélioration de l’alimentation en eau potable, notamment avec la réalisation de 35 barrages et de 25 systèmes de transfert d’eau, et l’achèvement de toutes les stations de dessalement d’eau de mer en chantier, ainsi que la réalisation de 5.000 infrastructures pour la jeunesse et les sports, dont 80 stades, 160 salles polyvalentes, 400 piscines et plus de 200 auberges et maisons de jeunes sont également programmés au cours de cette période.
Ce programme d’investissements publics réserve aussi près de 40% de ses ressources à la poursuite du développement des infrastructures de base et à l’amélioration du secteur public, avec notamment plus de 3.100 milliards de dinars destinés au secteur des travaux publics pour poursuivre l’extension et la modernisation du réseau routier, et l’augmentation des capacités portuaires. On compte plus de 2.800 milliards de dinars réservés au secteur des transports en vue de moderniser et d’étendre le réseau de chemin de fer, d’améliorer le transport urbain (avec notamment la réalisation de tramways à travers 14 villes), et de moderniser les infrastructures aéroportuaires. La part de l’aménagement du territoire et de l’environnement est de près de 500 milliards de dinars. Par contre, l’amélioration des moyens de prestations des collectivités locales et des administrations de régulation fiscale, commerciale et du travail avoisine les 1.800 milliards de dinars.
Suivi et estimation
Outre le volume d’activités qu’il générera pour l’outil national de réalisation, le programme quinquennal réserve aussi plus de 1.500 milliards de dinars à l’appui au développement de l’économie nationale, avec notamment plus de 1.000 milliards de dinars affectés au soutien du développement agricole et rural mis en route depuis 2009 et près de 150 milliards de dinars à la promotion de la petite et moyenne entreprise, à travers la réalisation de zones industrielles, le soutien public à la mise à niveau, ainsi que la bonification de crédits bancaires pouvant atteindre 300 milliards de dinars pour cette même fin.
Le développement industriel mobilisera aussi plus de 2.000 milliards de dinars de crédits bancaires bonifiés par l’Etat pour la réalisation de nouvelles centrales électriques, le développement de l’industrie pétrochimique et la modernisation des entreprises publiques.
L’encouragement à la création d’emplois bénéficiera, quant à lui, de 350 milliards de dinars sur le programme quinquennal, pour accompagner l’insertion professionnelle des diplômés universitaires et de la formation professionnelle, soutenir la création de micro-entreprises et financer les dispositifs d’emploi d’attente. Les résultats des encouragements publics à l’emploi viendront s’ajouter au volume massif des recrutements qui découleront de la réalisation du programme quinquennal et des effets de la croissance économique. Tout cela permettra de concrétiser l’objectif de création de trois millions d’emplois durant les cinq années à venir.
Par ailleurs, le programme 2010-2014 réserve également un montant de 250 milliards de dinars au développement de l’économie de la connaissance à travers le soutien à la recherche scientifique et la généralisation de l’enseignement et de l’usage de l’outil informatique dans tout le système national d’enseignement et dans le service public.
Le suivi et l’évaluation de ce plan sont essentiels pour juger de la progression réalisée en direction des objectifs et des résultats réalisés au cours de son application. Car, évaluer, c’est estimer à un moment donné dans le temps l’impact d’un projet, et à quel point les objectifs ont été atteints.
Sarah SOFI