Personne ne pouvait les délivrer de cette prison de fer puisque les clefs étaient jalousement gardées par leur mari parti guerroyer.
Lorsqu’on révise un peu l’histoire, toute l’histoire, on a presque envie de sourire quand on voit à quel statut la femme chez les peuples européens était réduite.
Depuis, ils sont devenus les champions de sa liberté de son émancipation, mieux on ne peut entrer dans le club fermé de l’Union européenne qu’à la condition que ses droits soient scrupuleusement respectés dans l’espace qui voudrait faire partie intégrante de l’UE. La Turquie, pour mémoire, en fait actuellement les frais, en plus d’autres griefs qui lui sont reprochés comme l’absence de démocratie et une religion qui n’a aucun référent judéo-chrétien.
Il y a quelques siècles, il était de coutume en France, que lorsqu’un paysan qui vivait sur les terres de son seigneur se mariait, la fiancée passait sa première nuit nuptiale dans le lit du maître. En général une pièce, indépendante de ses appartements privés dans une aile discrète du château fort. Personne n’a jamais eu à redire jusqu’au moment où quelques fermiers décidèrent de passer outre et d’enlever leurs fiancées quitte à aller vivre ailleurs. Ce geste pouvait coûter à leurs auteurs des peines très lourdes car il était considéré comme de la provocation et un début de fronde.Aux XIIe et XIIIe siècles, lorsque les papes appelèrent les fidèles de toute l’Europe à monter des armées pour libérer la Terre sainte, entendez par-là la Palestine et Jérusalem, des centaines de princes, de contes, de marquis et d’archiducs prirent le chemin des croisades en traînant derrière eux une «foultitude» de gueux, de sans-terre et de mercenaires payés pour «casser du Sarazin». Mais ces aristocrates ne quitteront pas leurs épouses sans prendre le minimum de précautions. Pour être sûrs qu’elles leur seraient fidèles, ils leur ont imposé une ceinture métallique de chasteté munie d’un cadenas qu’elles porteront pendant toute l’absence de leur époux. Au cas où ces femmes esseulées seraient tentées par une aventure extra-conjugale et qu’elles tomberaient enceintes, personne ne pouvait les délivrer de cette prison de fer puisque les clefs étaient jalousement gardées par leur mari parti guerroyer.
De nombreuses dames sont mortes dans d’atroces douleurs à la suite d’avortements. Et puis à cette époque incertaine de la «djahilya» chez les Européens, la femme, pour des raisons inconnues, en tout cas jamais expliquées, était considérée comme une sorcière en puissance, une proie du diable et une cible particulière du démon. Au Moyen Age, aucun homme n’a jamais été jugé et torturé pour sorcellerie, hormis quelques rares exceptions, mais pour des motifs politiques. Même Jeanne d’Arc, la pucelle d’Orléans, n’y a pas échappé.
I.Z