Ni le ministère de la Santé ni une quelconque autre partie n’ont été en mesure de confirmer cette information.
C’est d’une gravité sans pareille, nous annoncent des médecins des centres de transfusion sanguine qui ont reçu des demandes d’analyses exigées aux étudiants par certaines résidences universitaires.
Ils sont en effet les seuls à pouvoir effectuer gratuitement ces analyses sérologiques, qui sont affreusement chères dans le privé.
Mais là n’est pas la question. « C’est une atteinte à la vie privée et à l’intégrité des personnes, les analyses pour le HIV sont volontaires et anonymes et nous sommes tenus au secret », expliquent encore les praticiens qui craignent que leur refus ne pousse les étudiants à aller vers le privé qui n’a pas la réputation de s’encombrer d’autant de scrupules.
Il semble encore que la question, abordée lors d’une réunion entre le DG des œuvres universitaires et ses directeurs régionaux le 18 juillet dernier, a abouti sans opposition à cette mesure pour le moins incongrue.
La directive est pour le moment appliquée différemment à travers le pays au gré des régions et des résidences qui sont pour la plupart en congé.
Il nous a été impossible de trouver une personne à la DG des œuvres universitaires en mesure de donner plus de précisions comme par ailleurs au ministère de la Santé.
La confusion semée par l’application du nouveau week-end y est pour quelque chose.
Dans certaines résidences, on a réclamé uniquement les deux certificats habituels, celui de médecine générale et celui de phtisiologie mais « on ne sait pas s’il y a eu de nouvelles dispositions… Rappelez la semaine prochaine », nous dit la voix au téléphone.
Ailleurs, on reconnaît que des instructions ont bel et bien été données pour réclamer des certificats pour le sida, la syphilis et l’hépatite virale. Qu’est-ce à dire ?
Le dépistage du sida entrepris depuis de nombreuses années en Algérie a consacré comme fondement la liberté pleine et entière aux personnes supposées atteintes de se présenter de leur propre gré et sous le sceau de l’anonymat dans les centres de transfusion sanguine.
C’est d’ailleurs ce qui donne toute son efficacité et sa crédibilité à ce programme qui peut se targuer d’un rare succès.
Le ministère de la Santé a-t-il cédé une partie de ses prérogatives aux œuvres universitaires pour un sombre dessein ?
Pour qu’une telle mesure ait été arrêtée, les cités universitaires, où la mixité à été bannie parce qu’illicite aux yeux des islamistes qui l’ont colonisée, seraient-elles devenues à notre insu des lieux de prédilection de la propagation de maladies infectieuses sexuellement transmissibles ?
Indéniablement, un nouveau pas, chaussé de sabot, vient d’être franchi dans le champ des libertés de la personne.
Il n’est pas innocent et ce serait faire preuve de naïveté que de le croire. Pour certains, c’est une avancée sans précédent.
Si on n’y met pas bon ordre dans toutes ces affaires cessantes, qui pourra empêcher demain, une administration ou un employeur d’avoir des exigences semblables ou pires pour un dossier, un concours ou recrutement ?
Slim Sadki