les Etats-Unis vont employer des drones armés pour bombarder la Libye

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Les Etats-Unis ont décidé d’envoyer des drones armés au-dessus de la Libye, où les rebelles se sont emparés jeudi d’un des postes frontaliers avec la Tunisie.

Pour permettre une plus grande précision dans les frappes de la coalition internationale, en évitant en particulier les victimes civiles, le secrétaire américain à la défense, Robert Gates, a annoncé que deux drones armés seraient en permanence engagés au-dessus de la Libye.

Une centaine de soldats libyens, dont des officiers, auraient fui côté tunisien pour échapper aux insurgés.

Ils ont été interrogés par des militaires tunisiens, puis ramenés quelques heures plus tard en territoire libyen, à une vingtaine de kilomètres du poste contrôlé par les insurgés.

Au poste-frontière, jonché de balles, les insurgés ont hissé de nombreux drapeaux aux couleurs de la rébellion. Selon un chef de l’opération , « entre 5 et 10″ soldats libyens ont été tués et 25 blessés.

Complètement désert depuis que les forces gouvernementales libyennes interdisaient tout passage, le poste-frontière ressemblait jeudi soir à un grand embouteillage, des centaines de véhicules passant dans un sens ou dans l’autre.

Des combats secouent depuis plusieurs jours l’Ouest libyen. Plus de 100 personnes avaient été tuées le week-end dernier à Nalout et Yefren, deux villes de cette région pilonnées par les forces loyalistes, selon des habitants de cette région à majorité amazighe (berbère).

Dans la nuit de mercredi à jeudi, des raids de l’Otan ont fait sept morts et 18 blessés parmi les civils dans la région de Khellat Al-Ferjan, au sud-ouest de Tripoli, selon l’agence officielle libyenne Jana.

L’Otan a fait état jeudi d’une frappe aérienne dans cette région contre un « bunker abritant un centre de commandement et de contrôle au milieu d’une base militaire ». Elle a dit n’avoir « aucune indication de victimes civiles ».

A Tripoli, le gouvernement du colonel Kadhafi s’est dit « attristé » de la mort mercredi de deux journalistes étrangers à Misrata, ville assiégée et bombardée par ses forces depuis près de deux mois, en dégageant la responsabilité de son armée.

Le photographe et documentariste britannique Tim Hetherington et le photographe américain Chris Hondros, 41 ans tous les deux, ont été tués par un obus de mortier.

Un tir de mortier a également touché mercredi à Misrata deux médecins ukrainiens, tuant l’homme et blessant grièvement sa consoeur. L’Ukraine a enjoint jeudi ses centaines de ressortissants en Libye de quitter ce pays.

Tim Hetherington Les corps des deux photographes et du médecin ont été transportés par bateau à Benghazi, où ils étaient attendus dans la soirée pour être rapatriés.

Un ferry turc a débarqué plus de 900 réfugiés de Misrata à Benghazi, sous les yeux de dizaines d’habitants espérant apercevoir des proches dont ils sont sans nouvelles depuis des semaines, toutes les communications étant coupées. Il devait poursuivre sa route pour déposer 600 réfugiés supplémentaires à Tobrouk.

Le président du Conseil national de transition (CNT, instance dirigeante de la rébellion), Moustapha Abdeljalil, reçu mercredi à Paris, a plaidé pour une « intensification » des frappes, en particulier à Misrata, « où la situation est très grave ».

Si la France a exclu toute intervention au sol, elle a annoncé, tout comme l’Italie et le Royaume-Uni, l’envoi de conseillers militaires.

Quelques officiers français effectuent déjà une mission pour conseiller le CNT. Rome va envoyer dix instructeurs à Benghazi et Londres « moins de 20 militaires ».

Le président américain Barack Obama a dit « soutenir » la décision des alliés d’envoyer des conseillers militaires mais Mme Clinton a explicitement exclu que les Etats-Unis en envoient eux-mêmes.

La secrétaire d’Etat américaine a invité à la patience, comparant la campagne de l’Otan en Libye à celle menée au Kosovo en 1999: « Je vous rappelle que les Etats-Unis et d’autres partenaires avaient bombardé des cibles en Serbie pendant 78 jours ».

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a estimé que l’envoi de conseillers militaires marquait le début d’une opération « terrestre », un acte « risqué et aux conséquences imprévisibles ».

La nouvelle a en revanche réjoui les insurgés sur le front Est. « Si on combine le courage de nos rebelles avec l’expérience des conseillers militaires, on obtiendra des résultats de premier plan », a déclaré un insurgé à Ajdabiya. « Nous voulons des armes et une formation.

Le reste, nous pouvons le faire nous-mêmes », a-t-il ajouté.

Après de violents combats, la ville, située à 160 km au sud de Benghazi, a connu sa 3e journée consécutive de calme, permettant aux insurgés de renforcer leurs positions.