Les Etats-Unis sont pour une Géorgie unifiée

Les Etats-Unis sont pour une Géorgie unifiée

Les Etats-Unis sont pour « une Géorgie unifiée », a déclaré jeudi 23 juillet le vice-président américain Joe Biden, alors que la Russie a reconnu l’indépendance de deux régions géorgiennes séparatistes, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud.

« Nous voulons une Géorgie libre, sûre, démocratique et unifiée », a déclaré Joe Biden devant le Parlement géorgien.

« Nous sommes contre la notion de sphères d’influence qui datent du 19e siècle et n’ont rien à faire au 21e », a-t-il poursuivi, dans une claire allusion à la Russie qui considère les ex-républiques soviétiques comme son pré carré.

« Nous ne reconnaîtrons pas l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud comme des Etats indépendants », a-t-il souligné.

LG Algérie

La question de l’Otan

« La raison pour laquelle je suis ici c’est (…) de montrer que nous sommes avec vous », a déclaré Joe Biden au début d’une rencontre avec le président géorgien Mikheïl Saakachvili.

Il a ajouté que leurs pourparlers porteraient sur « la sécurité, l’économie et la démocratie ».

Mikheïl Saakachvili, pro-occidental convaincu, a pour sa part réaffirmé que la Géorgie avait « fait le choix irréversible de construire un Etat libre et démocratique » et de « rejoindre l’Europe et l’Alliance atlantique ».

Il a remercié le président américain Barack Obama d’avoir prôné le respect de l’intégrité territoriale de la Géorgie lors de sa visite début juillet à Moscou.

L’Ossétie et l’Abkhazie

La Russie et la Géorgie se sont affrontées dans une guerre éclair en août 2008 pour le contrôle du territoire séparatiste géorgien de l’Ossétie du Sud.

Moscou a reconnu dans la foulée l’indépendance de l’Ossétie ainsi que de l’Abkhazie, une autre république séparatiste géorgienne.

« Une injustice historique a été commise contre la Géorgie (…) des nettoyages ethniques comparables à ceux de Darfour », a affirmé Mikheïl Saakachvili.

« Nous survivrons et deviendrons plus forts », a-t-il poursuivi.

La position russe

« Nous sommes profondément inquiets de l’activité du gouvernement géorgien pour remilitariser le pays, qui est perçu par certains Etats avec calme, voire positivement », a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine cité par l’agence Interfax dans une allusion aux Etats-Unis.

« Nous allons continuer de nous opposer à un réarmement du régime du (président géorgien Mikheïl) Saakachvili et nous prenons des mesures concrètes pour cela », a-t-il poursuivi.

« Des manœuvres sur le territoire géorgien apportent plus d’instabilité, de même que l’entrée de bateaux étrangers dans les ports géorgiens », a encore souligné Grigori Karassine.

« C’est de la myopie politique. Le réarmement de l’armée géorgienne, le soutien dans le rétablissement de l’infrastructure militaire, la préparation de forces spéciales incitent Tbilissi à poursuivre sa politique de menaces et de provocations et à accroître les tensions dans la région », a poursuivi Grigori Karassine.

Les sphères d’influence

Un navire de guerre américain, l’USS Stout, a effectué à la mi-juillet des manoeuvres communes avec les gardes-côtes géorgiens depuis le port de Batoumi, sur les bords de la mer Noire.

La tournée de Joe Biden en Ukraine, puis en Géorgie, deux ex-républiques soviétiques pro-occidentales, intervient deux semaines après une visite du président Barack Obama en Russie destinée à redémarrer des relations bilatérales qui s’étaient fortement détériorées sous son prédécesseur.

Joe Biden devrait réaffirmer le soutien américain à la souveraineté de la Géorgie et à ses aspirations euratlantiques, comme il l’a déjà fait pour l’Ukraine.

Ces deux voisins de la Russie ont des rapports difficiles avec Moscou, qui voit d’un très mauvais oeil les Etats-Unis et l’Alliance atlantique prendre pied dans son ancien pré carré.

L’armement

Le président du Parlement géorgien, David Bakradzé, a démenti toute discussion sur la vente d’armes américaines pendant la visite de Joe Biden.

« On n’a pas discuté de questions spécifiques comme la vente d’armes à la Géorgie », a déclaré David Bakradzé à la presse.

« L’accord de partenariat stratégique (entre la Géorgie et les Etats-Unis) prévoit entre autres que les Etats-Unis aident la Géorgie à développer ses capacités de défense », a-t-il toutefois souligné.

La « propagande russe »

Eka Tkechelachvili, secrétaire du Conseil national de la sécurité et de la défense, a rejeté les propos de Grigori Karassine comme de la « propagande russe ».

« C’est le refrain habituel des hommes politiques et de la propagande russes » qui a pour but d’ »entretenir la peur », a-t-elle dit à l’AFP.

« Ils essaient de présenter la Géorgie comme un pays particulièrement militarisé, ce qui n’est pas vrai. Toute nation a le droit souverain et la responsabilité de développer ses capacités de défense », a-t-elle poursuivi.

Les espoirs d’adhésion de la Géorgie à l’Otan se sont enlisés depuis la guerre. Mikheïl Saakachivili a concédé lundi dans le Wall Street Journal qu’ils étaient « presque morts ».

Il est lui-même très contesté pour sa gestion de la guerre.

L’opposition réclame, de manifestation en manifestation, son départ.

Joe Biden doit rencontrer aussi ses principaux représentants jeudi.