Les Etats-Unis pour la prorogation de la loi sur la croissance en Afrique jusqu’en 2025

Les Etats-Unis pour la prorogation de la loi sur la croissance en Afrique jusqu’en 2025

Les Etats-Unis souhaitent la prorogation de la Loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique (African Growth and Opportunity Act – AGOA) qui vient à expiration en 2015, a indiqué le secrétaire d’Etat adjoint aux affaires africaines, Johnnie Carson.

Soulignant que ce dispositif a permis la multiplication des échanges commerciaux entre les Etats-Unis et le continent africain, M. Carson a estimé, lors d’une intervention au centre américain des études stratégiques internationales, que l’AGOA « demeure la pierre angulaire de la politique commerciale et d’investissements des Etats-unis en Afrique ».



L’AGOA permet à des pays d’Afrique subsaharienne d’exporter vers les Etats-Unis sans droits de douane, ni contingent, des produits répondant aux règles d’éligibilité et d’origine définies.

Depuis son entrée en vigueur en 2000, a-t-il poursuivi, ce dispositif a facilité le dialogue entre les deux parties sur des défis clés dans les domaines économique et politique, comme il a contribué dans la stimulation de la croissance et la création d’emplois dans plusieurs pays africains.

Selon ses chiffres, les exportations africaines vers les Etats-Unis ont connu une hausse à 64,3 milliards de dollars en 2010 contre 23,4 milliards de dollars en 2000, tandis que les exportations américaines vers l’Afrique ont augmenté à 17,1 milliards de dollars en 2010 contre 5,9 milliards de dollars en 2000.

Cependant, a-t-il observé, ni les Etats-Unis ni les pays africains ne devaient « devenir trop confiants » quant à la croissance réalisée au cours des 10 dernières années au niveau des opportunités commerciales et économiques.

L’Afrique  »se heurte encore à d’énormes défis et nous devons poursuivre et revitaliser notre partenariat économique », a souligné M. Carson, ajoutant que la région « n’a pas encore connu de vraie révolution économique ».

En outre, a-t-il poursuivi, le continent lutte toujours pour faire face à une concurrence de plus en plus vive sur le marché mondial : « C’est pour ces raisons que je suis entièrement attaché à la revitalisation de l’AGOA », a-t-il souhaité.

Le Forum annuel de l’AGOA doit se tenir du 8 au 10 juin en Zambie en présence de la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, du représentant américain pour le commerce, Ron Kirk, et d’autres hauts responsables du gouvernement américain.

Le secrétaire d’Etat adjoint aux affaires africaines a indiqué que les Etats-Unis souhaitaient, par ailleurs, proroger jusqu’en 2022 la clause de l’AGOA sur les produits textiles multifibres de pays tiers.

Celle-ci permet aux Etats africains admissibles à l’AGOA d’obtenir des matières premières fibreuses de pays tiers tout en maintenant leur statut préférentiel sur le marché américain.

De son côté, le représentant adjoint américain pour le commerce extérieur, Demetrios Marantis, a affirmé que l’AGOA était « au cœur de la politique africaine » des Etats-Unis.

Soulignant que des facteurs entravent la croissance économique durable sur le continent, le même responsable a avancé que le gouvernement américain est déterminé à trouver des solutions aux obstacles qui entravent cette croissance, qui « définiront l’avenir de notre politique de commerce et d’investissements en Afrique et seront à la base de nos relations avec cette importante région du monde ».

Pour lui, il s’agit aussi de prendre en compte le contexte économique mondial actuel vis-à-vis de l’Afrique.

Dans ce sens, il a cité la Chine devenue, a-t-il affirmé,  »le plus grand partenaire commercial de l’Afrique et un investisseur important », ainsi que l’Inde et le Brésil  »qui ont établi leurs propres réseaux de commerce et d’investissement en Afrique ».

Quant à la politique européenne en matière de commerce et d’investissement dans le continent africain, il a considéré qu’elle a modifié également la donne en Afrique et influé sur les choix des Etats-Unis.