Les Etats-Unis sont «encouragés» par la décision du président Bouteflika de lever l’état d’urgence, notant avec satisfaction les récents commentaires du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, selon lesquels «l’état d’urgence, mis en place en 1992, devrait être levé dans les prochains jours», a souligné jeudi dernier un haut responsable du département d’Etat américain : «Les Etats-Unis accueillent la levée de l’état d’urgence comme une avancée positive.» Pour rappel, le porte-parole du département d’Etat américain,
Philipp Crowley, avait également souligné, il y a quelques jours, que les Etats-Unis étaient «encouragés» par une telle décision qui constitue une «avancée positive». La récente déclaration a eu le mérite de trancher la position des Etats-Unis vis-à-vis des événements en Algérie, puisque, au lendemain de la marche du 12 février dernier à l’appel de la CNCD, ils ont affirmé qu’ils allaient «suivre de près» la situation en Algérie et appelé les autorités à «la retenue». Questionné sur les bouleversements politiques en cours dans la région du Moyen-Orient et l’éventualité de leur propagation, le même responsable a affirmé que chaque cas est «unique» : «Nous devrions être très prudents de faire des généralisations pour la région, et ce, sur la base des expériences de chaque pays.»
«Les peuples du Moyen-Orient, comme partout ailleurs, sont à la recherche d’une occasion pour contribuer et avoir un rôle dans les décisions qui déterminent leur vie. Comme l’avait dit le secrétaire d’Etat [Clinton] à Doha, les dirigeants doivent répondre à ces aspirations et considérer la société civile comme un partenaire et non pas comme une menace à cet effort», a-t-il expliqué. S’exprimant sur les réformes politiques et économiques engagées par l’Algérie, le représentant du département d’Etat a soutenu que «sous la direction du président Bouteflika, l’Algérie a connu de nombreuses évolutions positives», tout en rappelant que «l’élection présidentielle de 2009 s’était déroulée, généralement, d’une manière pacifique et ordonnée». «Nous espérons que le peuple algérien continuera à participer aux efforts de la réconciliation nationale entrepris par le président Bouteflika», a-t-il ajouté. Les relations entre l’Algérie et les Etats-Unis «ont toujours été basées sur les intérêts et le respect mutuels. Nos relations bilatérales se sont renforcées et développées ces dernières années dans de nombreux domaines». L’Algérie, a-t-il insisté, est un «partenaire essentiel» dans la région d’Afrique du Nord et du Sahel.
«Elle est également un important fournisseur d’énergie et un marché potentiel pour nos produits et services, favorisant un intérêt américain fort et croissant» pour l’Algérie. En outre, «les liens dans les domaines scientifiques et de l’éducation entre nos deux pays sont de plus en plus croissants et nous travaillons ensemble sur nombre de dossiers allant de la non-prolifération au changement climatique», a-t-il précisé.
«Nous sommes encouragés par l’expansion des liens économiques entre nos deux pays et par les efforts de l’Algérie à diversifier son économie pour attirer les investissements étrangers et nationaux en dehors du secteur de l’énergie», a-t-il affirmé. Les Etats-Unis «travaillent en collaboration avec le gouvernement algérien afin de contribuer dans la mise en place des conditions attrayantes pour le climat des affaires dans des domainesclés pour les investisseurs étrangers».
En effet, a-t-il expliqué, «l’Algérie est dotée d’un si grand potentiel et les entreprises américaines pourraient jouer un rôle important dans la réalisation de ces potentialités». «Nous nous engageons à cultiver d’étroites relations d’affaires et à soutenir l’esprit d’entreprise. Nous apprécions grandement que l’Algérie ait accueilli, en décembre dernier, la première conférence d’entrepreneuriat Etats Unis/Maghreb». «L’Algérie est l’un des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis dans la région d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient», s’est réjoui ce haut responsable du département d’Etat.
Grande-Bretagne : la levée de l’état d’urgence en Algérie est «un pas important» vers la démocratie
La levée de l’état d’urgence, décidée récemment par le président Abdelaziz Bouteflika, est un “pas important” que la Grande-Bretagne encourage, a indiqué hier à l’APS le porte-parole du Foreign Office, M. Barry Marston. «Le Foreign Office se félicite de cette décision que nous considérons comme une avancée significative et un pas important dans le sens de la démocratie pour le peuple algérien», a souligné ce responsable. «La Grande-Bretagne, a-t-il ajouté, souhaite que cette mesure serve davantage le processus de réconciliation nationale (en Algérie) et que le peuple algérien s’y emploie pour construire un pays stable dans lequel priment la paix et le progrès», a ajouté M. Marston.