Les Américains viennent d’élargir les mesures de sécurité au niveau des aéroports à tous les passagers. Cette nouvelle procédure ne prendra pas en compte la nationalité ou le passeport du passager, mais se basera uniquement sur le renseignement. L’Algérie, qui est concernée, sera-t-elle ainsi exclue définitivement de la liste noire ?
Les Etats-Unis ont annoncé avant-hier de nouvelles mesures de sécurité aérienne pour remplacer l’actuelle procédure de contrôle systématique critiquée par plusieurs pays musulmans. C’est la secrétaire à la sécurité intérieure Janet Napoliatano qui l’a confirmé dans une déclaration publique.
«Ces nouvelles mesures utilisent des renseignements en temps réel, fondés sur des menaces, en même temps que de multiples filtres de sécurité, visibles ou non, pour réduire les menaces terroristes de façon significative», affirme cette responsable. Cette nouvelle procédure, qui entrera en vigueur à la fin du mois, s’appuiera sur la collecte de renseignements et la traçabilité du profil.
«Il s’agira davantage de s’appuyer sur ce que les services de renseignement nous diront, sur ce que la menace nous apprendra et non d’arrêter systématiquement tous les individus de telle nationalité ou tous ceux qui utilisent un passeport ordinaire», a déclaré sous le sceau de l’anonymat un haut responsable des services de sécurité américains. Ces mesures ne devront plus concerner les 14 pays musulmans, dont l’Algérie, mais vont inclure tous les passagers à destination des Etats-Unis.
Concernant l’Algérie, qui a protesté contre cette mesure jugée discriminatoire, aucune source officielle américaine n’a confirmé si les Etats-Unis vont l’exclure de cette procédure. Selon El Khabar, l’ambassadeur algérien à Washington Abdellah Baâli aurait reçu un avis l’informant que l’Algérie sera exclue de la liste noire des pays devant se soumettre aux fouilles draconiennes au niveau des aéroports.
Cela dit, la décision américaine, prise par le président Obama en personne, a soulagé la communauté musulmane établie aux Etats-Unis. Le conseil des relations islamo-américaines a salué ces nouvelles mesures en estimant que «le contrôle des passagers se fonde sur des comportements suspects ou des actions suspectes et non sur la nationalité ou la religion».
De son côté, l’Association des avocats musulmans américains, qui avait auparavant dénoncé ces mesures discriminatoires, a fait savoir que «les anciennes mesures n’ont pas pris en compte les aspects sécuritaire et de renseignement mais se basaient sur des considérations ethniques ou religieuses».
Il est à rappeler que ce dispositif de contrôle sévère dans les aéroports américains a été décidé au lendemain de l’attentat manqué du 25 décembre dernier contre un vol Amsterdam-Detroit.
Le nom de quatorze pays musulman, dont l’Algérie, ont été inscrits sur une liste noire de pays soutenant le terrorisme. L’Algérie a protesté avec véhémence contre cette mesure et n’a pas lâché prise jusque-là pour être exclue de cette liste.
Fayçal Abdelghani
