Une commission du renseignement du Congrès américain estime dans un rapport que «la Chine a les moyens, l’occasion et les motivations pour utiliser les sociétés de télécoms à des fins malveillantes».
Selon l’AFP, la commission affirme que «Huawei et ZTE ne peuvent pas garantir leur indépendance par rapport à l’influence d’un Etat étranger et cela pose donc, en conséquence, une menace pour la sécurité des Etats-Unis et notre système». Ainsi, les géants chinois des télécoms Huawei et ZTE – présents sur le marché algérien, rappelons-le – menaceraient la sécurité américaine et devraient être empêchés de conclure des contrats et acquisitions aux Etats-Unis.
«Il est impossible d’avoir la garantie que les deux Groupes soient indépendants du gouvernement de Pékin. Ils peuvent en conséquence être utilisés pour saper la sécurité américaine», note la commission. Cette dernière avait lancé son enquête à la suite d’inquiétudes sur le fait que Pékin pourrait utiliser ces deux Groupes à la croissance rapide pour faire de l’espionnage économique ou militaire, ou bien pour des cyber-attaques. Selon la commission d’enquête américaine, les deux Groupes n’ont pas donné de réponses satisfaisantes aux questions des parlementaires sur leurs relations avec le gouvernement chinois.
De leur côté, Huawei et ZTE ont tous deux démenti avoir des liens avec le gouvernement chinois. Des dirigeants des deux Groupes avaient souligné qu’ils faisaient des affaires et non de la politique. En conclusion, la commission déclare que les autorités américaines «doivent bloquer les acquisitions, les prises de participation et les fusions impliquant Huawei et ZTE compte tenu de la menace qu’elles représentent pour les intérêts de la sécurité nationale des Etats-Unis». Le rapport préconise également que les systèmes du gouvernement américain, en particulier dans les domaines sensibles, ne devraient pas comporter d’équipements ni des pièces Huawei ou ZTE, et les firmes travaillant pour le gouvernement américain sur des programmes sensibles ne devraient pas les utiliser.
S’agit-il réellement d’une crainte ou de l’instrumentalisation d’une paranoïa à des fins économiques ?
Mohamed El-Ghazi