Les états généraux de la société civile ont pris fin Jeudi,L’Algérie est très loin du «printemps arabe», selon Babès

Les états généraux de la société civile ont pris fin Jeudi,L’Algérie est très loin du «printemps arabe», selon Babès
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Le président du Conseil national économique et social, Mohamed Seghir Babes, a affirmé jeudi que l’Algérie ne peut connaître «de tsunami» et qu’«on est très loin du cas de la Libye».

Lors d’une conférence de presse tenue à l’issue des travaux des premiers états généraux de la société civile organisés du 14 au 16 juin au Palais des nations, il a indiqué que «l’Etat algérien a vu le tsunami arriver et a décidé de l’affronter».



Confiant, il a indiqué que «nous allons trouver les solutions aux problèmes algériens». «Quand nous pouvons aller à des transformations systémiques qui répondent à une attente explicite de la rue algérienne, il faut le faire», a-t-il enchaîné, écartant l’hypothèse de l’avènement du printemps arabe en Algérie.

M. Babes a annoncé, par ailleurs, que huit autres assises régionales sont prévues à travers le pays et auxquelles vont participer des walis, des représentants des collectivités locales, des représentants d’associations.

En l’espace de cinq mois et demi, soit jusqu’à novembre prochain, le Cnes sillonnera le pays pour donner la parole à un maximum de représentants de la société civile pour exprimer ses attentes. Le but est, selon lui, de faire participer les citoyens dans les politiques sectorielles qui lui sont destinées.

Pour rassurer les participants aux assises à propos des suites réservées à leurs recommandations, il a promis qu’elles seront transmises au premier magistrat du pays, au Premier ministre et à la Commission des réformes politiques pour ce qui a trait à la révision de la constitution.

Le Cnes se chargera du suivi de l’application des recommandations à travers un comité, associant des représentants de la société civile.

M. Babes a tenu, par ailleurs, à affirmer que l’organisation de ces états généraux répond à une «demande pressante du peuple algérien pour engager des réformes». «Le seul garant de l’application des recommandation est le président de la République lui-même», a-t-il assuré, poursuivant que le président «a une volonté expresse pour engager des réformes économiques, politiques et sociales».

Les réformes inévitables

Il est convaincu que les changements intervenus ces derniers mois dans plusieurs pays arabes interpellent notre pays à aller vers le changement. «Face à l’accélération de l’histoire, nous devons prendre nos responsabilités. Nous devons plus gérer le pays comme nous avions eu l’habitude de le faire», a-t-il dit.

L’Etat est appelé à «accélérer le pas» pour engager les réformes qui n’étaient pas inscrites préalablement dans son agenda. Réfutant l’idée d’une ingérence étrangère pour organiser les assises, il a soutenu que «le Cnes ne s’est inscrit qu’à l’agenda national défini par qui de droit», à savoir le président de la République.

Il a ajouté que son organisme «a pris la décision de prendre l’initiative d’ouvrir le débat à toutes les variétés constituant la société civile et aller au plus proche des sites qui expriment la contestation sociale».

M. Babes promet d’aller au fond de l’Algérie pour donner la parole aux acteurs de la société afin d’exprimer leurs problèmes. A priori, les invités des prochaines assises régionales devront représenter d’autres catégories visiblement absentes aux premiers états généraux.

Certes, l’événement a accueilli un millier de délégués venus de divers horizons professionnels, sociaux, culturels et universitaires, mais certaines catégories ont été absentes, à l’image de représentants de harraga, de personnes qui ont fait des tentatives de suicide, de jeunes concernés par la déperdition scolaire, de familles habitant les bidonvilles et des défenseurs des droit de l’homme autonomes.

Les assises, restent toutefois une «initiative louable» dans la mesure où elle a été une occasion pour réunir des experts, enseignants universitaires, chefs d’entreprises, mouvement associatif et confédération patronale. Parmi les principales recommandations, il a été question de la mise en place d’un cadre de suivi pour l’application des recommandations des états généraux, tel qu’un observatoire ou un conseil national de la société civile.

La constitutionnalisation du principe de la société civile comme élément constitutif de la nation a été également recommandée. L’élaboration d’une charte de la société civile a été revendiquée par les représentants de la société civile. «La société civile sera l’une des valeurs fondamentales de la nation. Elle doit être un acteur parmi les autres acteurs clés du système de gouvernance du pays», a-t-il résumé.

Par Karima Sebai