Les essais nucléaires français dans le Sahara algérien ont constitué le thème d’une journée d’étude organisée mardi à Tamanrasset, à l’initiative de la 6ème région militaire (6ème RM), au cours de laquelle des participants ont souligné les répercussions néfastes de ces essais sur la santé des populations riveraines et appelé à « criminaliser » l’acte colonial.
Cette journée a été ouverte par le chef d’état-major de la 6ème RM, le général-major Amar Kerboua, au nom du commandant de la 6ème RM, en présence du général Moulay Slimane, inspecteur à la direction de la communication, de l’information et de l’orientation au ministère de la Défense nationale.
Le général-major Kerboua Amar a, dans une allocution d’ouverture, indiqué que cette rencontre constitue une occasion pour rappeler les « crimes abominables commis par la France coloniale contre le peuple algérien, et l’acte colonial ignoble de transformer le Sahara algérien en champ d’exécution des crimes ».
Cette journée a été marquée par l’animation, par des chercheurs et historiens, de communications dont celle du Dr Lahcen Zeghidi, enseignant d’histoire à l’université d’Alger, qui a mis en relief les « effets et répercussions des radiations ionisantes sur la santé humaine, l’environnement et les activités agricoles dans la région ».
Rappelant que les essais nucléaires effectués par les autorités coloniales sur le site de Hamoudia, Reggane (Adrar), l’intervenant a soutenu que « les essais nucléaires menés également dans la région de l’Haggar ont été à l’origine de la destruction de tout le potentiel de ces régions », citant les maladies ayant affecté les richesses phoenicicole et céréalière, soumises alors à une intense radioactivité ionisante.
Le conférencier a signalé que ces essais ont provoqué des « pathologies radio-induites dont une quinzaine de types de cancer, des hémorragies, des avortements, des malformations et des cas de cécité chez l’homme ».
Morsli Abdelhak, de l’université de Tamanrasset, a, pour sa part, appelé à prendre les mesures réglementaires devant « criminaliser » ces essais coloniaux et « indemniser les victimes », considérant que ces actes sont des « crimes de guerre et contre l’humanité ».
Le directeur régional de la communication, de l’information et de l’orientation à la 6ème RM, le colonel Gharbi Amine, a estimé que cette rencontre devra permettre aux jeunes Algériens de « découvrir leur histoire et de raffermir les liens entre l’institution de l’ANP et la société civile ».