Les entités publiques sommées de recouvrir leurs créances: De l’argent à tout prix!

Les entités publiques sommées de recouvrir leurs créances: De l’argent à tout prix!

Les impôts, Sonelgaz, l’ADE, la Cnas…Une vaste opération de recouvrement des créances est menée dans le secteur public.

Les Finances du pays sont dans le rouge, les autorités cherchent toutes les niches possibles et inimaginables pour trouver de l’argent. Justement, comme par magie, elles se sont rendu compte que l’argent public était jeté par les fenêtres, à commencer par les créances non recouvertes qui s’accumulent dans toutes les entités publiques. Dès lors, le gouvernement les a sommées de se «rappeler» qu’il avaient un service qui s’appelle «recouvrement» et dont le but est de récupérer l’argent qui «traîne» dehors. L’objectif étant clair: de l’argent à tout prix.

L’opération «commandos» a donc été lancée. Certaines ont opté pour la méthode douce alors que d’autres ont préféré la méthode forte. Pour la méthode douce, on cite l’exemple des impôts et de la Cnas. Les premiers ont lancé l’amnistie fiscale. Ils ont voulu par là encourager les opérateurs de l’économie informelle à rejoindre le circuit officiel. La LFC 2015 avait fixé une taxe de 7% sur les montants déposés en banque par les personnes physiques qui activent dans l’économie souterraine.

Cette taxe forfaitaire libératoire devait permettre à ces acteurs économiques de déposer leur argent en banque, sans pénalités et sans poursuites. Une façon de récupérer l’argent qui circule dans l’informel et pour lequel aucun impôt n’est payé. Mais pas seulement. Les redressements fiscaux sont devenus légion. Les citoyens de plus en plus verbalisés pour remplir les caisses.

La Cnas a opté pour l’approche LFC 2015 qui a introduit des mesures exceptionnelles pour permettre aux employeurs indélicats de régulariser leur situation vis-à-vis de la sécurité sociale. L’opération devait permettre à de nombreux employeurs d’assainir une situation vis-à-vis de cette caisse d’assurance et de retraite et cela en évitant de payer des pénalités. Même les acteurs de l’informel ont eu la possibilité de souscrire une assurance.

A la Cnas, on oublie donc les pénalités pour espérer récupérer l’argent que ses clients lui doivent. Cette approche pédagogique aura donné quelques résultats, mais en deçà des espérances. Des résultats mitigés qui ont donné à réfléchir aux autres acteurs du domaine public. Ils ont alors décidé d’aller vers la méthode forte.

La Sonelgaz a par exemple, à travers ses directions de distribution d’électricité et de gaz SDE, entamé la suspension de l’électricité et du gaz aux clients qui ne se sont pas acquittés de leurs factures. Les coupures d’électricité concerneront également ceux qui se sont raccordés au réseau d’électricité d’une manière frauduleuse.

Une opération «coup-de-poing» qui intervient après plusieurs tentatives de récupération des créances. De même pour l’Algérienne des eaux (ADE), ou encore Algérie télécom qui essayent par tous les moyens de récupérer au plus vite leur argent. Ces créances se chiffrent en milliards de dinars et ne concernent pas que les particuliers, mais aussi les entreprises et institutions publiques qui sont considérées comme les plus grands mauvais payeurs. Auparavant l’Etat a laissé faire les choses, au point où les dettes sont devenues insoutenables pour ces entités qui se sont retrouvées dans la difficulté.

Il leur faut de l’argent à tout prix et au Trésor public aussi. Les autorités intervenaient pour assainir leurs comptes, ce qui satisfaisait tout le monde. Une mauvaise gestion qui ne répond à aucune logique économique mais qui était cachée par l’arbre de l’argent du pétrole. Avec la crise, la situation est devenue intenable. Ces services publics sont désormais dans l’obligation de fonctionner comme des entreprises commerciales et… non sociales.