Les enseignements de l’affaire WikiLeaks en débat,L’Algérie devrait se prémunir contre les cyber-attaques

Les enseignements de l’affaire WikiLeaks en débat,L’Algérie devrait se prémunir contre les cyber-attaques

2525175-3557337.jpg«L’Algérie ne peut aller à l’e-gouvernance sans intégrer, dans son approche, l’aspect sécurité des systèmes informatiques. Il faudrait que nos logiciels soient fabriqués chez nous», a affirmé en substance, hier, le président-directeur général de la Société de sécurisation des réseaux informatiques (SSRI) Abdelaziz Derdouri.

L’invité du centre des études stratégiques d’El-Chaab a, lors d’une conférence sur le thème «Wikileaks : quels enseignements ?», estimé que l’Algérie devrait investir dans la formation de ses informaticiens en encourageant les élèves et les étudiants brillants à rester dans le pays, une fois leurs études universitaires achevées, car beaucoup de compétences algériennes en informatique travaillent dans des sociétés d’informatique d’envergure mondiale, a-t-il indiqué.

M. Derdouri, qui a de prime abord averti qu’il se garderait de condamner ou de porter un regard critique sur le contenu des révélations de WikiLeaks, a affirmé vouloir se limiter dans sa conférence à l’aspect technique justifié, et ce, par le fait que cette affaire est avant tout due à une faille des systèmes informatiques, dont a profité un jeune soldat de 23 ans Bradley Maning, pour extraire des câbles et les transmettre à Daniel Assange. Il a estimé que le principal enseignement de cette affaire est que la vulnérabilité de logiciels de par le monde facilite les attaques dont ils font l’objet de la part des hackers.

Ces derniers, dit-il, disposent aujourd’hui de moyens très sophistiqués permettant d’attaquer n’importe quelle partie du globe. Selon lui, les hackers font des progrès très rapides, alors que les Etats sont très longs pour mettre en place des mécanismes en vue d’y faire face. Même à l’avenir, les systèmes informatiques seront toujours vulnérables devant l’intelligence humaine. Après avoir abordé quelques faits médiatisés par WikiLeaks (wiki : mot d’origine hawaiienne qui signifie rapide et leaks : fuite), il s’est attardé sur la guerre cybernétique qu’il a engendrée, en partageant le monde entre «partisans» et «opposants», à l’ouverture créée par ce réseau alimenté par des anonymes.

Il a affirmé que ce moyen de communication bénéficie de l’intérêt accru des grandes puissances comme une arme de guerre qui s’intéressent de près aux infrastructures sensibles en dressant des listes, tout comme aux vulnérabilités des systèmes informatiques. Aussi, pour s’en prémunir, il est nécessaire de sécuriser les systèmes informatiques, a-t-il affirmé. D’où la nécessité pour l’Algérie de fabriquer elle-même ses propres logiciels. L’affaire WikiLeaks a pour origine donc un problème technique, selon l’ancien colonel pour lequel le «préjudice» subi par le département d’Etat américain est tel qu’il ne pense pas qu’il soit le fruit d’une manipulation.

En tout cas, si manipulation il y avait, elle serait produite bien après, s’est-il ravisé. Loin de se laisser entraîner dans le sillage des interrogations de l’assistance qui, en portant le débat sur le terrain politique, suggèrent que les révélations contenues dans les câbles de WikiLeaks ne sont autres que des manipulations de la centrale d’intelligence et une guerre déclarée contre les pays classés dans le GMO. Il suffit pour s’en convaincre de voir qui en sont les principaux bénéficiaires. Non seulement Israël et l’Iran n’ont pas été égratignés, mais, mieux encore, ce dernier «s’en est sorti renforcé par rapport à ses voisins arabes», ont déclaré à ce sujet des intervenants.