Les enseignants universitaires en grève à partir de demain

Les enseignants universitaires en grève à partir de demain

L’université va renouer avec la protestation. Les enseignants universitaires entameront, en effet, une grève de trois jours à partir de demain, a annoncé le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES)

Pour faire entendre les revendications socioprofessionnelles, cette vaste action de contestation va paralyser les universités du pays les 5, 6 et 7 janvier.

L’action a été décidée lors de la dernière réunion du CNES. Celui-ci dénonce la « légèreté » avec laquelle le dossier de la révision du statut particulier de l’enseignant chercheur a été suivi. Il met également l’accent sur les problèmes d’ordre pédagogique dont souffrent les universités algériennes.

Par ailleurs, le CNES a refusé de prendre part à la réunion qui a eu lieu, avant-hier, entre le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le partenaire social. « Nous avons reçu une convocation et non une invitation. Nous voulons qu’il y ait une réunion bilatérale car notre syndicat est autonome et a ses propres revendications », a précisé hier Abdelmalek Rahmani, le coordinateur national du CNES. Il a donc fait savoir que son syndicat maintient le mouvement de grève annoncé pour les 5, 6 et 7 janvier prochains.

M. Rahmani a souligné que ses collègues boycotteront même les rencontres d’évaluation du système LMD prévues les 12 et 13 janvier par le département de Tahar Hadjar. Le CNES compte se réunir, le 8 janvier, pour établir un état des lieux.

« Le CNES et ses représentants ne se tairont jamais devant les dangers qui minent et menacent l’existence de l’université algérienne, le harcèlement et les menaces qui pèsent chaque jour sur nos élus, les fausses promesses largement distillées dans les médias et la paupérisation qui touchent l’ensemble du corps enseignant », a assuré le syndicat.

Au-delà des revendications ayant trait au statut particulier, à la carrière des enseignants et du corps professoral, au programme de logements initié par le président de la République, à l’organisation de la recherche scientifique, le coordinateur du CNES a mis l’accent sur les dysfonctionnements relevés au plan pédagogique, le parent pauvre de ce département. Pour le syndicat, outre la qualité de l’enseignement dispensé aux étudiants qui laisse à désirer, il y a le problème de l’absentéisme des enseignants.

« C’est là un réel problème auquel il faudra trouver une solution. Les conditions de travail font fuir les enseignants universitaires », a jugé le syndicaliste, estimant que la défaillance est liée à la mauvaise gestion financière. Selon Rahmani, 47% du budget alloué au secteur sont consacrés aux œuvres universitaires au détriment de la pratique pédagogique et de l’amélioration des conditions de travail des enseignants et des étudiants.